"Monsieur le Président, Vincent Lambert mourra privé d'hydratation dans la semaine du 20 mai si vous ne faites rien et vous êtes le dernier et le seul à pouvoir intervenir", écrivent Jean Paillot et Jérôme Triomphe, avocats des parents et frère et sœur opposés à l'arrêt des traitements. "Nous venons vous demander de faire respecter par le ministre de la Santé les obligations de la France au profit d'un homme handicapé".
Le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH) relevant du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a redemandé vendredi à la France de "prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que l'alimentation et l'hydratation entérales" de Vincent Lambert "ne soient pas suspendues pendant le traitement de son dossier par le Comité".
Cette demande ne devrait pas modifier la position de la France qui met en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable". Le 5 mai, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait aussi expliqué que la France n'était pas tenue "légalement" par ce comité.
Le CDPH avait déjà formulé la même demande le 3 mai. Il précisait alors que la France avait un délai de 6 mois pour lui fournir ses observations avant une instruction sur le fond.
"Si la France maintient son refus de respecter les mesures provisoires réclamées par deux fois par le CDPH (...) il est certain que la France sera sévèrement condamnée à l'issue de l'examen de notre recours et sera désignée à la communauté internationale comme ayant violé le droit de recours individuel et les droits de l'Homme qui l'obligeaient", prédisent Mes Paillot et Triomphe.
"Monsieur le Président, au moment même où la France prend la présidence du Conseil de l'Europe pour les six prochains mois, quel signal désastreux notre pays est-il en train de lancer, à la fois aux personnes handicapées et à la communauté internationale ?" ajoutent-ils. "Quelle est cette urgence à ce que Vincent Lambert meure ?".
Selon eux, sa mort "apparaîtra aux yeux de la postérité comme un crime d'État commis au prix d'un coup de force contre l'État de droit".
Le 10 mai, le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé à la famille l'interruption des traitements, à partir de lundi.
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