Monaco, 215 millions d'euros de budget, est au bord du gouffre. A deux journées du terme de la L1, le club du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, agonise.
"Pour moi, une relégation serait une très grande cicatrice", prévient Leonardo Jardim.
La faute à une série en cours de trois nuls et quatre défaites, qui fait que son équipe possède le pire bilan du championnat sur cette période: Caen a repris dix unités, Dijon, sept...
Comme avant son licenciement d'octobre dernier, l'entraîneur ne parvient pas à s'extirper de ce tourbillon. Il tente de resserrer les liens, laisse les joueurs organiser des réunions entre eux, met en place des mises au vert spécifiques, change d'hôtel, comme avant Saint-Etienne. L'impact est invisible.
Malgré ce désastre, il a pris l'option de rester fidèle à un noyau restreint de joueurs ainsi qu'à un schéma surprenant, avec Falcao esseulé en pointe.
La colère du Prince Albert
"Vous me parlez des changements, de trucs comme ça, balaie-t-il. Mais après Caen (première défaite 1-0 de la funeste série en cours), tout le monde évoquait les absences de Fabregas, Adrien Silva, Ballo-Touré". Le Portugais pointe, lui, le manque de moelle de l'effectif.
Le futur du club est ainsi suspendu à la capacité de réaction d'une dizaine de joueurs, dont Jardim a dit qu'ils n'étaient pas préparés à jouer le maintien. Problème: ils ne l'étaient pas non plus pour la Ligue des champions cette saison, où ils ont été inexistants.
La situation devient anxiogène en interne. Rybolovlev ne s'est pas adressé aux joueurs. Mais son nouveau vice-président Oleg Petrov l'a fait cette semaine.
"Son discours a été celui de la vérité, précise Jardim. Cette équipe a été formée pour atteindre d'autres objectifs. Cela n'a pas marché. Ce n'est pas le moment de dire à qui est la faute. Mais de réussir notre maintien."
En réalité, le dirigeant russe a été très dur envers ses joueurs. Prenant même une posture radicale en cas de relégation: aucun départ ! Impossible à tenir, bien évidemment...
Les fautifs sont déjà désignés. A l'instar du Prince Albert qui, dans le quotidien Monaco-Matin, a tiré la sonnette d'alarme et mis les joueurs devant leurs responsabilités, Jardim pointe les défaillants.
"Je ne me cache pas, lance-t-il. Joueurs et staff sommes responsables de cette saison difficile. Ceux qui jouent plus le sont plus. Mais ils ont la possibilité de sortir de cette situation en gagnant."
"Je me sens vivant"
Sur la sortie du Prince, Adrien Silva fait profil bas. "On ne peut que respecter ses déclarations et démontrer le contraire sur le terrain". Et d'enchaîner: "On n'a pas été à notre niveau dernièrement. On l'a assumé dans les vestiaires. Tout est clair. On ne pense qu'à renverser la situation dès le prochain match."
En attendant, le management "jardimien", porté sur l'estime de soi et la confiance en soi, laisse place depuis quelques jours à une gestion plus rugueuse. Où, selon Silva, "chacun doit assumer ses responsabilités", et ça lui convient.
"Je sens ce poids, explique l'international portugais. Je ne vais pas dire que j'en suis ravi. Mais je me sens vivant. C'est important pour un joueur d'être en compétition. Je ne vais pas fuir mais continuer à travailler."
Saura-t-il devenir l'élément moteur capable d'enrayer l'inexorable déclin monégasque ? "J'ai totalement confiance dans l'équipe qui va lutter jusqu'à la fin pour y arriver", conclut-il comme un capitaine, qui ambitionne "deux victoires". Les Falcao, Glik, Sidibé et autres Rony Lopes suivront-ils ?
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