Allegri (51 ans) était arrivé il y a cinq ans sous les sifflets des tifosi turinois qui lui trouvaient alors tous les défauts du monde, à commencer par celui d'être un homme de l'AC Milan et de Silvio Berlusconi.
Cinq ans plus tard, Allegri s'en va après avoir considérablement alourdi l'étagère à trophées du club piémontais, avec cinq titres de champion, quatre Coupes d'Italie et deux SuperCoupes d'Italie. Un gagnant, comme on les aime à la Juventus, mais qui pourtant partira à peine plus apprécié qu'à son arrivée.
Comment expliquer ce désamour et la fin de cette collaboration, alors que le natif de Livourne a plus que contribué à renforcer la mainmise domestique de la Juve et l'a réinstallée solidement dans le Top 8 européen avec deux finales de C1 en 2015 et 2017 ?
Allegri et son président Andrea Agnelli donneront plus d'explications lors d'une conférence de presse samedi à 14h00, mais il est clair que l'élimination face à l'Ajax Amsterdam en quarts de finale de la Ligue des champions cette année a pesé.
L'arrivée de Cristiano Ronaldo l'été dernier avait en effet fait de la C1 l'objectif prioritaire de la saison turinoise, plus encore que les années précédentes.
Malgré un nouveau titre emporté aisément en Serie A, le 8e d'affilée pour le club bianconero, l'échec face à l'Ajax a fragilisé Allegri, durement critiqué depuis en Italie pour un jeu jugé trop frileux et attentiste.
Le coach a eu plusieurs réunions mercredi et jeudi avec les dirigeants du club, ce qui a semblé accréditer l'idée d'un désaccord entre les parties.
Qui ensuite ?
La question du renouvellement de son contrat qui arrivait à terme dans un an ou celle des choix de mercato ont eu leur importance, mais le sentiment qui domine est que quelque chose s'est cassé contre l'Ajax.
Après l'élimination face aux jeunes Néerlandais, Allegri comme Agnelli avaient pourtant déclaré qu'il n'y aurait pas de changement la saison prochaine.
"Avec le président, on a parlé il y a quelques jours avec l'idée de se revoir. Mais ma décision a été prise il y a longtemps et c'est celle de rester. J'ai un contrat et il y a du travail à faire", avait ainsi déclaré Allegri.
"Ça sera avec Allegri sur le banc, bien sûr", avait de son côté assuré Agnelli. "Il a encore un an de contrat. On va s'asseoir en fin de saison pour discuter ensemble. On a un groupe jeune et fort, y compris au sein du staff. On réessaiera la saison prochaine".
Malgré ces promesses, Allegri et la Juventus vont donc se séparer après avoir buté sur l'objectif européen, le plus compliqué, comme le rappelait régulièrement le technicien: "Il ne faut pas croire qu'on gagne la Ligue des Champions comme le tournoi des bars-tabacs de Livourne."
Son départ ouvre par ailleurs une double incertitude: où ira-t-il et qui va venir prendre sa place à Turin ?
Pour la première question, l'étranger semble l'hypothèse la plus probable, avec le Paris SG et l'Angleterre comme habituels nids à rumeurs.
Quant à son successeur, la liste des possibles est longue. Antonio Conte, son prédécesseur, aurait le profil mais son arrivée à l'Inter Milan est annoncée comme presque acquise.
Simone Inzaghi, en réussite à la Lazio Rome, est une autre piste, comme celle qui mène à Mauricio Pochettino. D'autres noms - Guardiola, Klopp - ont déjà été cités, mais ils semblent du domaine du rêve.
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