Breton de naissance, mais très vite acclimaté à l'air normand, Pierre-Louis Attwell a grandi du côté de Saint-Gatien des bois près d'Honfleur (Calvados). Ce jeune homme de 22 ans a suivi le parcours classique d'un skipper. À 16 ans, la médecine a découvert qu'il était atteint de la maladie de Crohn, une maladie inflammatoire chronique. Une pathologie qui ne l'empêche pas de prendre le départ, pour la première fois, de la Normandy Channel Race, ce dimanche 19 mai à Ouistreham. Entretien.
Comment êtes-vous arrivé dans le monde de la voile ?
Pierre-Louis Attwell : "J'avais un papa qui faisait du bateau depuis longtemps, il en a acheté un et, du coup, on passait toutes nos vacances dessus. De fil en aiguille, j'ai intégré une école de sport qui me permettait de faire de la voile, tous les samedis, pendant douze ans. J'ai dirigé une école de voile à Honfleur, puis j'ai souhaité en faire mon métier et me consacrer uniquement à ça cette année. C'est une passion que j'ai dans le sang depuis que j'ai 7 ans."
Vous avez participé à la Solitaire du Figaro l'an passé, que retenez-vous de cette course ?
"C'était vraiment une découverte de la course au large. À l'époque, je n'envisageais pas de faire une carrière à long terme, c'était l'occasion de faire ma dernière séance en Figaro II. Désormais on navigue en Figaro III. C'était une expérience incroyable. Après ces trois semaines de navigation intenses, quand je suis rentré chez moi, je me suis dit "Ce n'est pas possible que je m'arrête là."."
Vous êtes un jeune skipper, quelles sont vos ambitions ?
"L'objectif est d'aller jusqu'à la Route du Rhum en Class40, d'ici trois ans. Avant, on a la transat Jacques Vabre en fin d'année et aussi la transat Québec Saint-Malo. Au-delà de l'aspect sportif, j'ai surtout un engagement pour le côté solidaire lié à la maladie. C'est important de mener ce combat en parallèle de nos défis sportifs. Le but est de faire de la sensibilisation auprès du grand public."
Pierre-Louis Attwell fait partie des sportifs valorisés et accompagnés par le département du Calvados. - Léa Quinio
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De quelle maladie parlez-vous ?
"La maladie de Crohn, dont je suis atteint depuis que j'ai 16 ans : c'est une maladie inflammatoire chronique qui touche le système digestif. Elle se déclenche par phases de crise, mais on ne peut pas la guérir. Les traitements permettent simplement de limiter l'inflammation. Le stress est l'un des facteurs déclencheurs. C'est toute une préparation physique, mais surtout psychologique. Avant les courses, j'intensifie les séances de yoga. C'est aussi un travail en amont, avec mon médecin et mon gastro-entérologue. Ce sont eux qui me donnent l'aval pour partir en mer."
Avez-vous déjà subi une crise à bord du voilier ?
"Non, car j'ai le traitement qu'il faut pour intervenir en cas d'urgence. En revanche, après la Solitaire du Figaro, j'ai dû me faire hospitaliser, en fin d'année 2018. En cas de crise, cette maladie me donne des nausées, un mal de crâne et j'ai des troubles digestifs très importants."
Pierre-Louis Attwell participera également à la transat Jacques Vabre, fin octobre 2019.
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