Une solution pour traiter les cinq millions de personnes touchées d'une hémorragie cérébrale, au niveau mondial, tel est le pari de Jérôme Parcq et de Christophe Gaudin, qui ont créé l'entreprise Op2Lysis en 2016. Le premier a imaginé une molécule pouvant sauver la vie des patients lors d'une rupture d'un vaisseau sanguin dans la boîte crânienne. Le principe : "injecter en une seule fois un produit pour liquéfier l'hématome à l'aide d'un cathéter classique utilisé par tous les chirurgiens", afin de préserver un maximum de neurones. "L'objectif est d'évacuer au plus vite le sang", explique Jérôme Parcq.
Essais sur des échantillons sanguins
L'entreprise, dont le siège social est situé à Paris, expérimente tout à Caen, dans les murs de Cycéron, centre de recherche en neurosciences, cardiosciences et cancérologie. C'est le seul laboratoire dont dispose cette équipe, agrandie à six personnes. Pour passer à la phase concrète, le groupe de recherche a établi une convention avec l'Établissement Français du Sang (EFS) afin de récupérer du sang de donneurs.
Grâce aux échantillons fournis par l'EFS, Op2Lysis reforme des caillots de sang pour faire des tests. - Léa Quinio
"Ces échantillons de sang nous permettent de refabriquer de vrais hématomes pour faire des tests. On veut augmenter leur taille, pour identifier la bonne dose de molécules à utiliser chez l'homme pour permettre une évacuation du sang. L'idée est de se tester, passer d'un caillot de 5 mm à un caillot de la taille d'une balle de golf.". La prochaine étape de développement sera faite de tests, sur des animaux, afin de valider la sécurité et la distribution.
Pour tous les hôpitaux de France et vers l'international
Si les risques liés à cette technique sont limités, en raison d'une "connaissance parfaite du mécanisme d'action", selon Christophe Gaudin, un des enjeux majeurs est d'éviter l'effet de re-saignement une fois la liquéfaction opérée.
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Cette option thérapeutique, encore inexistante en France - qui est amenée à être brevetée - va nécessiter des forces vives supplémentaires, ainsi qu'un budget conséquent. Une levée de fonds en 2018 avait permis de débloquer 640 000€, auxquels s'ajoutent également 800 000€ de fonds publics, dont 250 000 € de la région Normandie.
Hervé Morin, président de région, aux côtés de Jérôme Parcq (à gauche) et Christophe Gaudin (à droite). - Léa Quinio
Ces phases de tests, ainsi que le temps de production des médicaments, vont encore durer deux ans, pour un premier essai clinique en 2021. D'ici 2023, la société souhaite internationaliser le processus vers le reste de l'Europe et les Etats-Unis. Un vrai pari.
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