"Ce sont 17 dossiers qui ont été retenus" portant sur des arrêts cardiaques survenus lors d'interventions chirurgicales sur des patients âgés de 4 à 80 ans dont "sept n'ont pas survécu", a détaillé le procureur de la République Étienne Manteaux, précisant qu'il avait requis le placement en détention du médecin de 47 ans.
Celui-ci devait être présenté peu après aux magistrats instructeurs en vue de sa mise en examen.
Le Dr Péchier, qui encourt la "réclusion criminelle à perpétuité" est "apparu comme le dénominateur commun" des événements indésirables graves (EIG) relevés par le corps médical entre 2008 et 2016, a dit le procureur. Au terme de l'enquête, le parquet a choisi d'en retenir 17 sur les 66 dossiers qui avaient été relevés pendant cette période, a-t-il détaillé.
Ces EIG s'inscrivaient "dans un contexte de conflit aigu avec ses collègues anesthésistes ou chirurgiens au sein de la clinique Saint-Vincent" de Besançon, a-t-il poursuivi.
Évoquant "un faisceau d'éléments concordants", Etienne Manteaux a énuméré "l'arrêt des EIG depuis qu'il (le Dr Péchier) n'exerce plus à la clinique Saint-Vincent", la "multiplication des EIG dans les périodes de conflit intense entre lui et ses collègues" et son "omniprésence dans la gestion des réanimations en cas d'arrêts cardiaques".
Il "se trouvait le plus souvent à proximité immédiate de la salle opératoire", a-t-il souligné, faisant des "diagnostics précoces" dans des situations "où rien ne permettait à ce stade de suspecter un surdosage en potassium ou aux anesthésiques locaux".
Il était aussi le "seul anesthésiste présent le jour de l'ensemble des EIG suspects" ou peu de temps avant et le seul "à ne pas avoir été concerné par un EIG suspect" pendant la période incriminée.
"Nous avons affaire à un professionnel de santé particulièrement habile qui a agi lorsque personne ne se trouvait dans les salles d'anesthésie, qui a su varier dans le temps la nature des poisons administrés pour ne pas éveiller les soupçons", a-t-il affirmé.
"Au début de sa garde à vue, Frédéric Péchier a dénoncé un complot, considérant que les EIG sur lesquels il était questionné était la résultante des limites professionnelles de ses collègues", a révélé le magistrat.
Plus tard, a-t-il ajouté, "il a admis que des actes criminels, des empoisonnements, ont bien été commis à la clinique Saint-Vincent" tout en affirmant "qu'il n'était pas l'auteur de ces empoisonnements".
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