L'exploit continue de faire parler de lui. Le dimanche 13 janvier 2019, après 51 jours d'efforts, Matthieu Tordeur devenait le premier aventurier français à atteindre le Pôle Sud sans assistance, en traversant une partie de l'Antarctique sur presque 1 200km. De retour en France, le jeune homme de 27 ans veut maintenant partager son expérience. Le mercredi 15 mai 2019, il était de retour dans sa ville natale de Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), où il est revenu sur son périple avant de recevoir la médaille de la ville.
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Ça reste un plaisir pour vous, de parler de cette aventure ?
Matthieu Tordeur : "C'est vrai que pour moi, l'expédition, elle ne sera pas terminée tant que je n'aurais pas fait un livre, un film et des conférences dans les collèges et les lycées. J'essaye de partager cette expédition, car ça permet de continuer à faire vivre l'aventure et partager ce que j'ai pu vivre."
Quel est le message que vous essayez de faire passer ?
"Il y en a plusieurs. Dans les collèges et lycées, je parle beaucoup des terres polaires, des différences avec l'Arctique, d'expliquer pourquoi ce sont des terres qui sont menacées. En entreprise, je m'intéresse plus à des thématiques comme la résilience, le dépassement de soi ou la prise de risque."
Il y a des thématiques ou des anecdotes qui impressionnent plus ?
"Évidemment, il y a des choses qui marquent, comme le fait de ne pas avoir pris de douche pendant 60 jours ! J'essaye de parler de ma solitude aussi, parce que je l'ai choisie. Si on m'avait proposé de partir avec quelqu'un, je ne pense pas que j'aurais accepté. Moi, j'étais curieux de faire cette expérience de la solitude, donc j'essaye de l'expliquer et de dire comment j'ai pu chaque jour mettre un ski devant l'autre, alors que les conditions étaient compliquées."
Votre statut d'aventurier, vous sentez qu'il fait rêver ?
"Je pense, en étant jeune j'ai rêvé moi aussi avec les récits des premiers explorateurs et c'est ce qui m'a donné envie de partir à l'aventure. Après, il y a des côtés beaucoup moins sexy, comme la recherche de fonds, de sponsors, on fait beaucoup d'administratifs… Ça, on a tendance à l'oublier. L'aventure, elle peut paraître, en façade, très attrayante. Elle l'est. Après, c'est un travail aussi pour se donner les moyens de ses ambitions."
Qu'est-ce qui a changé chez vous depuis votre retour ?
"J'ai du mal à répondre à cette question, car je ne suis pas revenu complètement différent. Je suis parti avec certaines idées et ça a confirmé certaines convictions sur la direction que je veux donner à ma vie professionnelle et personnelle. Je ne suis pas revenu transformé. C'était l'expédition de tous les superlatifs, mais ça n'était pas la première. J'ai surtout appris des choses sur moi, sur ma capacité à m'adapter, à trouver des solutions pour continuer à avancer, notamment avec un flux de pensées positives."
Quelle image vous gardez de l'Antarctique ?
"Ce qui m'a le plus marqué, c'est l'immensité. C'est vertigineux. On fait un tour sur soi à 360° et on voit du blanc à perte de vue. On est vraiment au milieu d'un désert gigantesque, c'est assez grisant. C'est cette beauté vierge, pure, qui m'a marqué."
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Est-ce que vous sentez que votre renommée a changé dans la communauté des aventuriers ?
"Je ne sais pas, je n'ai jamais cherché le succès… J'ai essayé de réaliser un rêve et je suis ravi d'avoir pu emmener du monde avec moi. Je joue le jeu de la communication car j'aime bien partager mes aventures."
Vous imaginez déjà un prochain voyage ?
"Je vais avoir une réponse décevante, car là je suis très concentré sur la transmission de cette aventure. Je travaille beaucoup avec les écoles, après il y a un film qui vient d'être terminé et qui passera sur Ushuaia TV le 17 juin, avant d'être projeté dans des festivals. Après, il y a un livre qui est en cours de préparation, mais qui va prendre plus de temps, parce que j'ai envie de me donner le temps de le faire. Une fois que j'aurais fait tout ça et que j'aurais saoulé tout le monde avec mes histoires d'Antarctique, je pense que ça me démangera de repartir à l'aventure, mais je ne sais pas encore où."
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