Recouverts du drapeau bleu-blanc-rouge, les cercueils des commandos marine Cédric de Pierrepont, 33 ans, et Alain Bertoncello, 28 ans, sont entrés dans la cour d'honneur des Invalides, portés par leurs frères d'armes au visage masqué pour préserver leur anonymat.
Une "sangle de vie", identique à celle des nageurs de combat en opérations, était tendue entre les deux cercueils, symbole de destins liés dans l'action comme dans la mort.
"Ces officiers mariniers étaient des soldats hors norme, comme peu d'armées dans le monde ont la chance d'en compter", a déclaré le chef de l'Etat dans une allocution très solennelle, sous un soleil de printemps éclatant.
"La mission était difficile (..) Elle était nécessaire", a-t-il ajouté devant les familles et les compagnons d'armes des deux militaires, ainsi que les plus hautes autorités de l'Etat.
Les deux membres des forces spéciales sont tombés lors d'une mission à haut risque au Burkina Faso pour libérer deux touristes français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, qui avaient été pris en otages au Bénin et étaient sur le point d'être transférés à un groupe jihadiste au Mali.
"La France est une nation qui n'abandonne jamais ses enfants (...) Ceux qui attaquent des Français doivent savoir que jamais notre pays ne plie", a lancé le président en promettant de poursuivre "sans relâche" la lutte contre le terrorisme au Sahel, au Moyen-Orient comme en France.
M. Macron leur a ensuite remis la Légion d'honneur, la plus haute distinction française, à titre posthume. Il s'est recueilli devant les deux cercueils dressés au milieu de l'immense cour du bâtiment militaire historique à Paris avant que ne résonnent la sonnerie aux Morts et la Marseillaise.
Auparavant, le président, accompagné de son épouse Brigitte Macron, avait longuement salué les familles des défunts et leurs compagnes, tentant de réconforter l'un ou l'autre d'un mot ou d'une caresse sur le bras.
Le salut des Parisiens
Les deux cercueils, suivis des familles et du président, ont quitté les Invalides portés par leurs camarades des forces spéciales au son du chant militaire "Loin de chez nous en Afrique", clôturant une cérémonie d'environ 45 minutes.
Avant la cérémonie, les deux cercueils avaient traversé la Seine, sous escorte de motards et les applaudissements de la foule.
"Je n'ai jamais vu autant de monde pour un tel hommage", a confié un officier à l'AFP.
"Savoir qu'il y a des personnes comme ça, sur lesquelles on peut compter pour nous protéger, pour protéger notre liberté, c'est important. On montre aux familles, aux soldats qui se battent encore qu'on pense à eux", a confié à l'AFP Céline Saenz, cachée derrière ses lunettes de soleil.
Cette tradition d'hommage citoyen aux soldats tombés au combat, sur le plus beau pont de la capitale française, est relativement récente: elle remonte à 2011, à l'initiative d'associations d'anciens combattants et du gouverneur militaire de Paris, alors que l'armée française était déployée en Afghanistan.
"Cette reconnaissance est essentielle pour les familles, pour les armées et pour la cohésion de la nation", a déclaré à l'AFP Geneviève Darrieussecq, la secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées.
Une cérémonie d'honneurs militaires, réservée aux familles et aux proches des deux membres des Forces spéciales, avait déjà eu lieu lundi en présence du chef d'état-major de la Marine, l'amiral Christophe Prazuck, qui a décoré les commandos tués de la médaille militaire et de la Croix de la valeur militaire.
Les obsèques d'Alain Bertoncello auront lieu samedi chez lui dans les Alpes françaises "dans l'intimité familiale". Celles de Cédric de Pierrepont auront lieu mercredi en Bretagne (ouest).
'Il a fait son job'
Les compagnes des deux hommes avaient confié à la presse la profondeur de leur engagement et de leur détermination.
Pour Florence Charton, compagne de Cédric de Pierrepont, "il est mort pour ce qu'il aimait faire, ce pour quoi il était fier. Il a fait son job. C'est ce qu'il m'aurait dit", a-t-elle dit à TF1.
Léa Latourte, militaire de 26 ans, compagne d'Alain Bertoncello, a déclaré à RTL qu'il "était conscient des dangers encourus et il les affrontait avec réalisme. Si c'était à refaire, il le referait".
Le père d'Alain, Jean-Luc Bertoncello, a également rappelé l'engagement de son fils, qui l'avait conduit jusqu'au prestigieux commando Hubert, élite de l'élite au sein de la Marine française.
"Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire, pour lui ça s'est mal terminé mais pour, les autres, ils ont réussi la mission" a-t-il dit.
"Les Français ont fait un super boulot. Nous leur en sommes vraiment reconnaissants", a salué le président américain Donald Trump. Une otage américaine a également été libérée lors de l'opération.
bur-mm-dab-vl/lch
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