Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, avaient été enlevés le 1er mai dernier pendant un séjour touristique au Bénin, pays jusque-là épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest.
Leur retour en France est prévu pour 18h00 sur cette base aérienne de la région parisienne où ils seront accueillis par le chef de l'Etat, les ministres Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères) et Florence Parly (Armées) ainsi que le Général François Lecointre, chef d'État-Major des armées.
La ressortissante sud-coréenne, qui a été libérée dans la même opération tout comme une otage américaine, est également attendue à Villacoublay.
Mardi à 11h00, un hommage national sera rendu aux Invalides aux deux militaires français qui ont été tués au cours de cette intervention "d'une très grande complexité", selon les mots de Florence Parly. Membres du prestigieux commando marine Hubert, unité d'élite de la Marine française, le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello ont été salués comme des "héros" par l'ensemble de la classe politique.
"Ils ont donné leur vie pour en libérer d'autres. Mardi, nous rendrons un hommage national aux Invalides à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Dès à présent, portons nos pensées vers leurs familles et frères d'armes", a écrit le chef de l'État sur Twitter. Dans le communiqué de l'Elysée annonçant la libération des otages, M. Macron s'était incliné "avec émotion et gravité devant le sacrifice de nos deux militaires".
"Deux fils"
"La France a perdu deux de ses fils, nous perdons deux de nos frères", a commenté avec émotion le général Lecointre.
Selon le récit du chef d'état-major français, "les commandos des forces spéciales se sont inflitrés dans la nuit noire sur une distance de 200 mètres, malgré la présence d'une sentinelle", avant d'être finalement repérés à 10 m des abris des ravisseurs.
Les commandos décident alors de monter à l'assaut sans ouvrir le feu, pour ne pas provoquer de pertes chez les otages. Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello "sont tués à très courte distance". En face, quatre ravisseurs sont tués.
Cette opération a été "rendue possible par la mobilisation des moyens de (la force antijihadiste française au Sahel) Barkhane, le soutien logistique des forces burkinabè et le soutien américain en renseignement", a précisé le général.
Patrick Picque et Laurent Lassimouillas avaient été enlevés le 1er mai au Bénin, pays jusque-là épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest. Le corps de leur guide béninois avait été découvert samedi dernier dans le parc national de la Pendjari où ils effectuaient un safari.
Quant aux deux autres otages libérées, une Américaine et une Sud-Coréenne, "personne n'avait connaissance de leur présence" au Burkina, a affirmé le général Lecointre. "A priori elles étaient otages depuis 28 jours", a-t-il précisé.
"Insécurité totale"
Les autorités françaises suivaient l'évolution des ravisseurs depuis plusieurs jours et ont saisi l'opportunité d'agir en raison du risque "de transfèrement de ces otages à une autre organisation terroriste qui agit au Mali (...) la Katiba Macina" du prédicateur Amadou Koufa, ce qui aurait dès lors "rendu impossible d'organiser une quelconque opération de libération", a-t-il détaillé.
L'identité des preneurs d'otages qui avaient enlevé les deux touristes français au Bénin voisin est encore inconnue.
"Ce que l'on peut dire c'est qu'il y a deux mouvements terroristes principaux qui opèrent dans cette zone et qui sont affiliés pour l'un à Al Qaïda, pour l'autre à l'EIGS (Etat islamique au Grand Sahara)", a seulement déclaré Mme Parly.
Le Burkina accueille en banlieue de Ouagadougou la composante "forces spéciales" (Task Force Sabre) du dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne. La France est déjà intervenue à plusieurs reprises dans le nord du Burkina dans le cadre de Barkhane, qui compte 4.500 soldats au Sahel.
"Dans cette région, il y a une insécurité totale dans laquelle pénètrent à la fois des groupes terroristes, des groupes de trafiquants, parfois des revendications ethniques", a déclaré vendredi à l'AFP Jean-Yves Le Drian.
Le nord des pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest, comme le Togo et le Bénin, est devenu vulnérable ces derniers mois à la stratégie d'expansion et de multiplication des fronts adoptée par les groupes armés.
Des groupes armés islamistes s'étaient emparés en 2012-13 du nord du Mali avant d'en être en grande partie chassés par une intervention militaire française. Mais ils ont regagné du terrain dans le centre de ce pays et le phénomène s'étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.
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