"Kenavo (au revoir en breton) la Ligue 2 !", le slogan bravache qui barrait l'affiche du match décisif n'aura pas porté malheur aux rouges qui ont eu leur destin en main presque toute la saison.
Dauphin de Metz sans discontinuer depuis la 13e journée, Brest n'a même pas eu à se préoccuper du score de Troyes, 3e, et qualifié pour les playoffs de L2.
Un parcours remarquable qui vient couronner le travail entrepris depuis trois ans par Jean-Marc Furlan qui signe là sa quatrième montée dans l'élite, mais la première avec une autre équipe que Troyes.
Le Girondin de naissance, mais Italien d'origine, qui disait au Monde en 2013 que les hommes de sa famille étaient "maçon ou curé", a mis beaucoup de patience et de foi dans son travail de reconstruction du club.
Coach Furlan aime à raconter qu'il n'avait que huit joueurs sous contrat, dont trois gardiens et qu'un gymnase pour les entraîner, à son arrivée en 2016, après la reprise du club par l'homme d'affaires Didier Le Saint.
Charbonnier, monsieur 50%
Dès la première année, une alchimie miraculeuse s'était faite, Brest passant 32 journées en position de monter, dont 22 à la 1ère place, avant de craquer en fin de saisons et de terminer à une 5e place frustrante.
L'année suivante avait été plus chaotique, mais le SB29 avait accroché les barrages in extremis, signe que l'ambition demeurait.
La troisième tentative aura été la bonne pour cet esthète qui n'a jamais renoncé à son ambition offensive et qui a surtout trouvé en Gaëtan Charbonnier, encore auteur d'un doublé vendredi, l'instrument parfait pour traduire ses principes séduisants en résultats.
À 30 ans, l'attaquant aux 27 "pions" - jamais un buteur brestois n'a fait mieux - et 6 passes décisives, est impliqué dans plus de la moitié des 64 buts inscrits par Brest, meilleure attaque de Ligue 2.
Mais le plus dur commence pour le club finistérien, dont c'est la 5e accession à l'élite.
Il lui faudra développer des miracles d'ingéniosité pour survivre à l'étage supérieur, alors qu'il n'avait que le 7e budget de L2 avec 15 millions d'euros, moitié moins que Metz et encore plus loin des 36 millions de Lens, pas assuré d'être barragiste à la fin de la saison.
Il faudra aussi rapidement régler l'incertitude sur l'identité de l'entraîneur, car Furlan, en fin de contrat, semble pratiquement parti.
Furlan, une montée et puis s'en va ?
Le club a traîné les pieds pour proposer deux ans ferme à un entraîneur doué pour monter en Ligue 1 mais beaucoup moins pour s'y maintenir, chose qu'il n'a réussie qu'une fois avec Troyes en 2005/2006.
Mais Jean-Marc Furlan a aussi confié à l'AFP il y a quelques semaines ne pas être obsédé par la L1 au point de vouloir y retourner à tout prix, malgré son attachement à Brest.
"Ici, je suis en symbiose comme je ne l'ai jamais été. Et je sais de quoi je parle, j'ai fait 12 villes comme joueur et entraîneur", avait-il assuré.
Courtisé par plusieurs équipes de Ligue 2, et tout particulièrement Auxerre avec qui il se murmure qu'un accord aurait déjà été trouvé en cas de maintien des Bourguignons, il avait botté en touche sur son avenir.
"J'ai les moyens à 61 ans de me dire que j'en ai rien à branler de ce qui se passera au 20 mai ou au 30 mai ou au 1er juin. Quoi qu'il arrive le monde ne va pas se retourner parce que Furlan n'a pas de boulot", avait-il lancé avec son franc-parler.
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