Des drapeaux aux couleurs de l'arc-en-ciel, des pancartes "votre argent, leur sang", "non aux ventes d'armes", des logos parti communiste ou encore Europe écologie les verts ont coloré le port du Havre (Seine-Maritime) ce jeudi 9 mai 2019. Une soixantaine de personnes se sont rassemblées sur l'esplanade François Ier pour dire non au chargement d'armes sur le cargo saoudien Bahri Yanbu.
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Leur mobilisation a payé puisque le cargo attendu depuis plusieurs jours au port du Havre ne fera finalement pas escale a appris l'AFP ce vendredi de source portuaire. Il était attendu au port dès mercredi mais mouillait depuis plusieurs jours au large alors que la polémique enflait en France.
"Ces armes sont destinées à aller au Yémen, sur les lieux du conflit où on sait qu'elles tuent aussi des civils", se désolait par exemple Marie-Claire Jegaden, présidente du comité de paix du Havre lors du rassemblement, ajoutant que la population sur place était déjà en grande souffrance : "80% a besoin d'une aide humanitaire d'urgence, il faut que ça s'arrête". "De l'aide plutôt que des armes", demandaient alors les manifestants.
Manifestation et recours
Pour René Bodineau, président de la section locale de la Ligue des droits de l'homme, cela posait aussi un problème du point de vue de la politique du gouvernement : "il ne respecte pas ses engagements internationaux, car il a signé des traités qui disent que, quand il y a une suspicion que les armes que l'on fournit à des armées servent à massacrer des populations civiles, il faut arrêter les livraisons". L'Allemagne, par exemple, a fait ce choix.
L'ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture) et l'ONG Action Sécurité Ethique Républicaines (ASER) avaient de leur côté déposé des recours en urgence au tribunal administratif de Paris pour empêcher le départ du Havre du cargo chargé d'armes. Mais le recours de l'ACAT a été rejeté.
"La bataille [...] est loin d'être finie"
Le député communiste de Seine-Maritime, lui aussi mobilisé depuis plusieurs jours, s'est félicité du départ du bateau sans chargement. "Nous avons prouvé que l'action citoyenne peut faire vaciller la diplomatie française du porte-monnaie pour exiger le retour de celle des Droits de l'Homme", écrit-il dans un communiqué.
Mais il souligne également que "la bataille contre les ventes d'armes illégales à l'Arabie Saoudite, qui les déploie dans sa sale guerre au Yémen, est loin d'être finie", soulignant que "les documents dévoilés par le média Disclose ont montré qu'un grand nombre d'armes françaises doit encore être livré à l'Arabie Saoudite". D'autant que certains manifestants craignaient hier soir que les armes ne soient chargées discrètement sur un autre bateau : "on peut changer de bateau, on peut transporter les armes dans un autre port…, expliquait René Bodineau. On doit donc absolument maintenir la pression."
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