"Cette libération a pu être obtenue grâce à une opération militaire, conduite par les forces françaises dans la nuit de jeudi à vendredi, au nord du Burkina Faso", a précisé la présidence française dans un communiqué.
Quatre ravisseurs ont été tués pendant cette opération, selon l'état-major français, qui ne donne pas d'indication sur l'identité du groupe preneur d'otages.
Les deux Français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, avaient été enlevés le 1er mai dernier lors d'un séjour touristique au Bénin, pays jusque-là épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest, où opèrent de nombreux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI).
Le corps du guide béninois des deux Français avait été découvert samedi dans le parc national de la Pendjari où ils effectuaient un safari. Leur véhicule avait ensuite été retrouvé dans l'est du Burkina Faso, pays voisin confronté à une dégradation de la situation sécuritaire sur son sol depuis 3 ans, avec une accélération alarmante ces derniers mois.
Selon la famille de Patrick Pique, les deux otages doivent arriver samedi ou dimanche à Paris. "C'est une bonne nouvelle. On va monter à Paris les accueillir à l'avion. On y sera", a déclaré à l'AFP Jean-Claude Picque, le père de Patrick.
L'identité des deux autres otages libérés n'était pas connue dans l'immédiat.
Au cours de cette opération, "deux militaires ont trouvé la mort au combat, le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales", précise l'Elysée. Tous deux faisaient partie du prestigieux commando Hubert de la Marine nationale.
Le président Emmanuel Macron "s'incline avec émotion et gravité devant le sacrifice de nos deux militaires, qui ont donné leur vie pour sauver celles de nos concitoyens" et "adresse ses sincères condoléances à leurs familles".
"C'est avec émotion et tristesse que j'adresse mes pensées aux familles des deux militaires décédés, à leurs proches, à leurs frères d'armes et à l'ensemble des commandos marine", a réagi la ministre française des Armées Florence Parly dans un communiqué séparé.
4 ravisseurs tués
La ministre félicite par ailleurs "l'ensemble des forces ayant mené cette opération complexe, ainsi que tous ceux qui y ont contribué", en saluant "le précieux soutien de nos alliés américains" et la "coopération" des "autorités béninoises et burkinabè".
"Cette opération audacieuse", au cours de laquelle quatre des ravisseurs ont été tués, a été "rendue possible par la mobilisation des moyens de Barkhane, l'implication des forces burkinabè et le soutien américain en renseignement", précise le chef d'état-major français, le général François Lecointre, dans un autre communiqué.
Depuis 2014, la France mobilise quelque 4.500 militaires au Sahel dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane. Le Burkina Faso accueille sur son sol la Task Force Sabre, la composante "forces spéciales" du dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne.
Kidnappée le 24 décembre 2016, une Française, Sophie Pétronin, est toujours retenue en otage au Mali.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a également salué la mémoire des deux militaires français et adressé ses "pensées aux proches du guide béninois sauvagement assassiné lors de l'enlèvement de nos deux compatriotes".
Selon des experts et des sources sécuritaires, le nord des pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest, comme le Togo et le Bénin, est devenu vulnérable ces derniers mois face à la stratégie d'expansion et de multiplication des fronts adoptée par les groupes armés.
Des groupes armés islamistes s'étaient emparés en 2012-13 du Nord du Mali avant d'en être en grande partie chassés par une intervention militaire française. Mais ils ont regagné du terrain dans le centre de ce pays, et le phénomène s'étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.
Au Burkina, 90% des attaques ne sont pas revendiquées. Elles sont pour la plupart attribuées à Ansaroul Islam, au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) ou à l'Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS), mais une dizaine d'autres groupes, "plus petits et sans doute moins structurés" sont également actifs, selon International Crisis Group (ICG).
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