Elle a dribblé, drivé et visé l'arceau dès l'âge de sept ans sous les couleurs de l'Avant-Garde Caennaise. Comme un grand nombre de sportifs, c'est par la famille qu'elle a découvert cette vocation pour le basket. Un grand-père président, une famille de basketteurs, Carole Delauné-David n'a pas tardé à tracer sa route vers le gymnase du centre-ville, à l'époque.
La balle orange est vite devenue sa meilleure amie. Elle passe d'abord toutes les étapes de sélection jeunes pour atterrir au club de Mondeville, modèle de formation de basketteuses de haut niveau. Carole Delauné-David n'a pas dérogé à la règle : même en refusant l'INSEP ou le pôle espoir, la petite caractérielle a tout de même vécu une carrière de joueuse professionnelle à l'USOM. Et ce pendant trois ans, de 1997 à 2000 : "Ces trois années m'ont suffi. Le basket est toute ma vie, mais, quand il n'y a plus de plaisir, il faut partir. Le monde pro, c'est la concurrence, mais ça m'a forgé un caractère".
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"Une femme doit faire deux fois plus ses preuves"
La joueuse a un caractère bien trempé, qu'il a fallu accepter en arrivant à Ifs au niveau pré-nationale. "J'ai pris une sacrée claque", se souvient Carole Delauné-David, avant de se lancer dans le coaching et de basculer de l'autre côté de la scène, en tant qu'arbitre. La rencontre de Pascal Dorizon, considéré comme l'un des meilleurs arbitres de la planète et aujourd'hui directeur national de l'arbitrage français, a été un déclic. "Mon innocence dans l'arbitrage m'a amené à discuter avec un grand Monsieur du basket français. Je lui dois tout dans l'arbitrage depuis 2004".
C'est dans ce secteur que cette passionnée s'est fait remarquer. En participant à de nombreux stages, son ascension s'est faite à vitesse grand V. Très rapidement, c'est en Ligue Féminine, en Pro B et même en Pro A qu'elle a donné ses coups de sifflet. Des étapes qu'elle a franchies, non sans difficultés, dans un milieu extrêmement masculin. "Une femme doit faire deux fois plus ses preuves sur un terrain, mais c'est comme dans la vie de tous les jours. On est toujours testée".
C'est au gymnase Jerôme Obric que le club d'Ifs évolue. Un club historiquement familial, voué à devenir l'un des plus gros clubs normands. - Léa Quinio
Pari gagné pour la jeune femme, puisqu'en 2012 elle a traversé la Manche pour rejoindre Londres et les Jeux Olympiques. Une fin de carrière internationale en apothéose, qui ne restera pas, malgré tout, son meilleur souvenir sportif. "Quand on est arbitre au JO, on n'est pas dans le village olympique. C'est dur d'être solitaire. Finalement, j'ai décidé de sortir, d'aller visiter toutes les infrastructures sportives les jours off, j'oubliais le basket et j'ai rencontré des personnalités de très haut niveau au club France."
Des Jeux Olympiques au CB Ifs
Ce très haut niveau, c'est justement la sphère dans laquelle Carole Delauné-David était plongée depuis des années avant d'être lassée des voyages à l'étranger. De l'action, elle est passée à la formation et la transmission, à la fédération française de basket, son employeur, mais aussi au CB Ifs. Ce petit club familial de la banlieue caennaise est justement en train de vivre la plus belle saison de son histoire. Jamais Ifs n'a été aussi proche de titiller la Ligue 2 avec son équipe fanion. Et ce, sous la présidence de Carole Delauné-David. On se demande alors par quelle fonction elle n'a pas encore occupé dans le milieu du basket…
"Ce n'était pas du tout prévu, car je suis plutôt quelqu'un de terrain. Il faut gérer les salariés au sein du club, des tâches administratives auxquelles je ne suis pas formée. C'est du plaisir, mais parfois c'est beaucoup de prises de tête". Et pourtant, ça a l'air de fonctionner et le club grandit à chaque étage de la formation. "Je suis autant émue de voir des U13 gagner une finale du Calvados que de participer à des JO. Cela fait 20 ans que je suis à Ifs. Que je sois joueuse ou dirigeante, je m'investis à 100% pour le club. Je suis capable de déplacer des montagnes pour ce club". Entre Paris, où elle exerce son métier et Ifs, qu'elle préside, cette femme de 42 ans joue basket, siffle basket, vit basket. La leçon sportive par excellence.
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