Un spectacle de théâtre, de danse ou de musique ne se résume jamais qu'à un seul talent. En revanche, sans l'une de ses pièces maîtresses, le spectacle ne pourrait avoir lieu. L'une de ces personnes indispensables, c'est Xavier Goupil, le cintrier du théâtre de Caen (Calvados). "S'il n'y a pas de cintres, il n'y a plus de spectacle", dit-il avec fierté. Depuis dix-huit ans, il se charge d'organiser les apparitions scéniques en montant ou descendant les décors, les lumières et en accrochant les velours, projecteurs ou encore les différentes toiles pendant la représentation.
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Du manuel au système informatisé
Perché à 12 mètres de haut, dans le noir, avec une vue imprenable sur l'arrière-plan de la scène, Xavier Goupil gère à lui seul les 46 perches et 14 câbles ponctuels où sont accrochés les décors. Une machinerie qui suppose une grande technicité et un contact étroit avec le régisseur, qui commande le tout : "il y a toujours des imprévus. Par exemple, une fois, la robe d'un personnage était restée bloquée, il a fallu agir en urgence, sans que le spectateur ne s'en rende compte", explique-t-il. "Parfois, on a trois tonnes au bout du joystick et des gens passent en dessous. Il ne faut pas se rater et constamment surveiller ce qu'il se passe en bas ou encore à mi-hauteur".
La vue à 12 mètres de haut des différents cintres du théâtre de Caen. - Léa Quinio
Même après 18 ans de manœuvres, le stress du cintrier est à son comble pendant toute la durée du spectacle. Les évolutions numériques ont cependant permis de faciliter son travail. "Avant, en manuel, on devait mettre 150 kg de décor sur une perche et contrebalancer de l'autre côté. C'était terriblement physique. Maintenant, tout est électrique, on ne sent pas la charge. On a créé nous-même l'interface du logiciel que l'on manipule d'un pupitre".
Cintrier et marin, mêmes pratiques
Ancien charpentier de marine et encore marin aujourd'hui, Xavier Goupil passe son temps à hisser les voiles. Parfois sur son voilier, parfois dans les entrailles du théâtre de Caen. Entre les deux, il n'y a qu'un pas. "Il n'existe pas d'écoles de cintrier. Dans les théâtres, auparavant, ils embauchaient des marins car ils avaient la connaissance des poulies, des mouflages, des nœuds et ils n'avaient pas peur de la hauteur". Tout ce que maîtrise ce génie de 47 ans, qui ne s'est jamais installé dans le public pour voir une œuvre du théâtre de Caen !
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Le pupitre électronique sur roues que manipule Xavier Goupil. Il se place toujours en face du cintre qu'il doit déplacer. - Léa Quinio
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