Plusieurs milliers d'étudiants ont manifesté, comme chaque mardi depuis le début du mouvement populaire de contestation le 22 février, aux abords de la Grande Poste, bâtiment emblématique du centre d'Alger, devenu le point de ralliement des manifestations dans la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.
De nombreux étudiants ont aussi manifesté dans de nombreuses autres villes du pays, selon les médias algériens et les réseaux sociaux.
"Nous poursuivrons les marches et les manifestations durant et après le ramadan", a expliqué à l'AFP Kheredine, étudiant en 2e année de chimie.
"C'est vrai qu'il fait chaud et que nous jeûnons, mais nous voulons prévenir le régime que la mobilisation continue et qu'il n'y aura pas de jeûne du mouvement", a ajouté, à côté de lui, un de ses enseignants Sedik Ait qui porte une pancarte sur laquelle est écrit en anglais: "Si vous croyez que nous sommes fatigués, vous vous trompez!".
Durant le mois de ramadan, les musulmans s'abstiennent notamment de manger, boire ou fumer du lever au coucher du soleil.
Le président Abdelaziz Bouteflika a été contraint le 2 avril à la démission sous les pressions conjuguées d'un mouvement inédit de contestation et de l'armée. Mais les contestataires réclament le départ de l'ensemble du "système" au pouvoir et refusent que celui-ci gère la transition post-Bouteflika.
Ils rejettent notamment la présidentielle convoquée le 4 juillet par le chef de l'Etat par intérim Abdelkader Bensalah, ancien fidèle de M. Bouteflika, pour élire un successeur à ce dernier. Un processus fortement appuyé par le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, pilier du régime Bouteflika, désormais de facto l'homme fort du pays.
"Dégagez tous!", "il n'y aura pas d'élection" le 4 juillet, ont notamment scandé les étudiants.
Cette manifestation se déroule également quelques jours après l'arrestation et l'incarcération de Saïd Bouteflika, frère et influent conseiller du chef de l'Etat déchu, parfois décrit comme un président-bis, et deux très puissants anciens chefs des services de renseignement, les généraux Mohamed Medienne, dit "Toufik" et Athmane Tartag, alias "Bachir".
Sur une immense banderole, sous la mention "Mafia 4" (référence au nom d'un jeu vidéo), les photos des trois personnes arrêtées côtoyaient celle du général Gaïd Salah, pourtant largement considéré comme étant à l'origine de leur arrestation.
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