Le négociateur chinois Liu He se rendra jeudi et vendredi dans la capitale américaine, a annoncé mardi le ministère chinois du Commerce, une annonce qui a soulagé immédiatement les places boursières chinoises, durement pénalisées la veille par l'annonce des nouvelles sanctions commerciales de l'Oncle Sam.
La tenue des négociations était incertaine après la décision unilatérale dimanche du président américain Donald Trump de relever les droits de douane sur des produits chinois représentant 200 milliards de dollars d'exportations annuelles, à compter du 10 mai.
"Augmenter les droits de douane ne réglera aucun problème", a répliqué mardi le ministère chinois des Affaires étrangères, par la voix d'un porte-parole.
La Chine espère que les deux parties "pourront résoudre (leurs) préoccupations légitimes et s'efforceront de parvenir à un accord qui soit mutuellement bénéfique", a-t-il ajouté.
Le négociateur en chef Robert Lighthizer, cité par des médias américains, avait annoncé lundi une reprise des tractations cette semaine, tout en accusant le régime communiste de revenir sur certains engagements pris lors des précédentes sessions de négociation.
L'administration Trump a constaté "une érosion des engagements (pris) par la Chine" lors des discussions qui se sont tenues la semaine dernière à Pékin, a-t-il indiqué au Wall Street Journal, sans préciser de quels engagements il s'agissait.
Robert Lighthizer a affirmé que les nouvelles sanctions seraient effectives à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi (04H01 GMT), sans dire si cela dépendait de l'issue des négociations.
Alors que les places boursières mondiales, particulièrement chinoises, ont décroché lundi à la suite des menaces de Donald Trump, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a assuré que la réaction des marchés "ne jouait pas de rôle" dans les discussions en cours.
Rassérénée par la confirmation de la reprise des discussions, la Bourse de Shanghai a repris 0,69% mardi, après un plongeon de plus de 5% la veille.
L'administration Trump compte rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux pays et réduire le colossal déficit bilatéral des Etats-Unis (378,73 milliards de dollars en 2018, excédent des services compris).
Outre une plus grande ouverture du marché chinois aux produits américains, elle exige des changements structurels pour mettre fin aux transferts forcés de technologie américaine, au "vol" de la propriété intellectuelle ou aux subventions aux entreprises publiques.
La nouvelle ronde de tractations est présentée depuis plusieurs jours comme ultime avec à la clé soit un accord commercial, soit une reprise de plus belle de la guerre des échanges.
Accord ou regain du conflit?
"Nous pensons que les deux parties veulent toujours nouer un accord", ont estimé des économistes de Barclays, soulignant que les enjeux étaient "désormais plus importants qu'en 2018".
Car si l'économie américaine a limité jusqu'à présent l'impact de la guerre commerciale, les économistes s'accordent à dire qu'elle aura des répercussions bien plus fortes si elle devait s'enliser.
Ce regain de tensions contraste en tout cas avec des mois de détente au cours desquels responsables américains et chinois ont loué des "progrès" réalisés dans les négociations et fait état de discussions "fructueuses", avec un accord à portée de main.
Pour l'heure, la conjoncture semble jouer en faveur de la stratégie de Donald Trump: la croissance américaine est restée plus solide que prévu au premier trimestre (+3,2%), alors que les tarifs douaniers ont, l'an passé, malmené l'économie chinoise.
Selon le président Trump, la Chine a plus à perdre que les Etats-Unis dans ce conflit, puisqu'elle ne peut taxer au maximum que 120 milliards de dollars de marchandises américaines (montant des exportations de 2018).
Pour autant, le Conseil économique sino-américain relève que les exportations américaines vers la Chine ont baissé l'an passé et les Etats américains les plus exportateurs pâtissent des tarifs douaniers chinois.
Ces dernières semaines, des responsables américains avaient pointé du doigt certains obstacles difficiles à surmonter, en particulier le mécanisme de vérification de l'application d'un éventuel accord.
Des médias américains avaient, eux, affirmé il y a quelques jours que la Chine avait fait marche arrière sur des éléments-clés pour l'administration Trump, tels que le transfert de technologie forcé et les cyberattaques, ce qui a pu inquiéter les responsables américains de la défense.
Donald Trump et ses ministres n'ont cessé depuis des mois de dire qu'ils ne signeraient pas un accord au rabais, l'enjeu étant de refonder la relation commerciale entre les deux pays.
"Les Etats-Unis perdent depuis des années de 600 à 800 milliards de dollars par an sur le commerce. Avec la Chine, nous perdons 500 milliards de dollars. Désolé, nous n'allons plus faire comme ça!", a encore tempêté Donald Trump lundi dans un tweet.
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