Les touristes la prennent souvent pour la cathédrale… Et pour cause, elle en a presque les dimensions. L'abbatiale Saint-Ouen de Rouen est même un peu plus longue (134 mètres), bien que moins haute et moins large. "C'est le plus beau monument de Rouen", s'enthousiasme Guy Pessiot, conseiller municipal délégué au patrimoine, qui salue l'unité architecturale des lieux, majoritairement fidèle au gothique rayonnant du XIVe siècle. Seulement, l'église vieillit, et plutôt mal. Les travaux entrepris se montrent insuffisants jusqu'à maintenant. "On dépense des dizaines de milliers d'euros chaque année pour la maintenir en état mais c'est insuffisant", explique-t-il. Seule la tour couronnée a déjà été refaite, autour de 2010, pour 5 millions d'euros.
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20 à 25 millions d'euros à trouver
Régis Martin, architecte en chef des monuments historiques a estimé en 2008 le montant probable des travaux à entreprendre. Il parlait à l'époque d'une trentaine de millions d'euros pour la remettre en état. 120 000 euros ont été mis de côté par la ville pour le lancement d'une nouvelle étude en 2019 et 2020, pour les définir clairement le chantier, même si Guy Pessiot sait déjà où sont les priorités. "Il faut remettre l'abbatiale hors d'eau", explique-t-il, en refaisant la couverture et les chéneaux.
La façade sud est ensuite celle qui a le plus souffert. Attaquées par le vent et la pluie, des pierres se délitent et des sculptures du portail des Marmousets, qui vient clore le transept sud, menacent de s'effondrer. La façade occidentale, plus récente puisqu'elle date du XIXe siècle a aussi besoin d'un coup de propre. "Ce sont des pierres de Saint-Maximin contrairement au reste et elles sont moins solides", précise Guy Pessiot. Enfin, dernière priorité et pas des moindres, reprendre les vitraux : le chantier est colossal, puisque l'abbatiale présente l'une des plus importantes surfaces de vitraux d'Europe.
Coût du chantier, entre 20 et 30 millions d'euros selon l'élu, que la ville ne pourra évidemment pas porter seul. L'État et la Métropole notamment, qui avait déjà pris la maîtrise d'ouvrage du chantier de l'église Saint-Maclou, seront appelés à participer.
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