La mise aux enchères du trésor de Tavers qui faisait polémique et suscitait l'appétit des plus grands musées étrangers, n'a finalement pas eu lieu.
"Face aux pressions inédites et à l'émoi soulevé par sa vente aux enchères", la Maison Rouillac a "favorisé son acquisition de gré-à-gré, directement, au profit du Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye", a-t-elle annoncé dans un communiqué.
Le trésor de Tavers comprend 65 éléments composés de 58 pièces en alliage cuivre et sept en fer et plomb. Cinq colliers torques entiers et cinq autres fragmentaires, dix-huit bracelets dont six entiers, quatre anneaux de chevilles ou bracelets fragmentaires sont notamment inventoriés. Trois armes et des fragments de vaisselle sont aussi dénombrés.
La découverte de ces objets avait été déclarée "trésor national" par le ministère de la Culture en avril 2016.
Face à la polémique, le ministre de la Culture Franck Riester a eu des échanges avec le couple de retraités, lors du déplacement présidentiel à Amboise jeudi pour les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci et un accord a été trouvé, a indiqué la Maison Rouillac.
Le trésor de Tavers, était le dernier du genre en France pouvant être vendu. Depuis 2016, la loi a changé et "il y avait une tension énorme autour de ce trésor qui suscitait l'appétit des plus grands musées notamment, les musées qui se construisent en ce moment que ce soit dans l'extrême Orient, dans le Golfe arabe et aussi les musées d'Amérique", a souligné le commissaire-priseur Philippe Rouillac, copropriétaire de la maison de ventes.
"Ce trésor a été vendu 50.000 euros. Il aurait pu se vendre beaucoup plus cher aux enchères. C'est ce que craignait la communauté archéologique : que ce trésor se vende à un prix qui ne pourrait pas être suivi par les musées. Ce n'était pas une question d'argent, c'était une question de principe", a-t-il déclaré à l'AFP.
La somme correspondait à la mise à prix initiale de 50.000 euros.
Avant la vente, la Maison Rouillac a confirmé avoir subi des pressions extérieures, une campagne "inédite d'ampleur odieuse, injurieuse" à laquelle elle n'était "absolument pas préparée", après quoi elle a déposé plainte.
"On ne peut qu'être satisfait que les objets restent dans une collection", a réagi Pierre-Yves Milcent, archéologue et maître de conférence à l'université de Toulouse et auteur d'une étude scientifique du dépôt de Tavers.
"Pour nous autres archéologues, ces objets sont exceptionnels d'un point de vue scientifique. Ils nous permettent de documenter, une société (...) leur économie du métal, la manière dont ils utilisaient ces objets pour se parer ce que cela veut dire en terme de rang et d'organisation sociale", a ajouté M. Milcent insistant sur la "valeur patrimoniale et scientifique" de ce trésor.
Une centaine de personnes ont assisté à la vente, selon un correspondant de l'AFP, organisée au château de Meung-sur-Loire.
L'agriculteur chez qui les objets avaient été trouvés le 19 février 2012 par un voisin féru d'archéologie, n'était pas présent, souhaitant rester anonyme.
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