Grâce aux évacuations massives auxquelles avaient procédé les autorités d'Inde et du Bangladesh en prévision de l'arrivée de ce monstre météorologique, le plus puissant dans l'océan Indien depuis des années, une catastrophe humaine semble avoir été évitée.
Au Bangladesh, au moins neuf personnes sont mortes avant même que l'oeil du cyclone ne touche le pays samedi matin, dont une dans le district de Barguna sur la côte et cinq tuées par la foudre dans le district de Kishoreganj (nord), selon la police. Huit autres personnes ont été tuées en Inde, selon la presse locale, mais aucune source officielle n'a confirmé ce bilan.
Au Bangladesh, plus d'1,6 million de personnes ont trouvé refuge dans des abris, selon des responsables. Par ailleurs, 36 villages côtiers ont été inondés après la rupture de digues, et un responsable du ministère en charge des situations d'urgence a fait état d'au moins 2.000 maisons détruites.
Modi à Odisha lundi
Près de la localité de Dacope, non loin de la frontière indienne, Akbar Ali, un pêcheur, se bat contre les vagues pour attacher fermement son bateau à un arbre. "Nous amarrons notre bateau parce qu'il est notre seule source de revenus. Seul Allah sait quand nous allons pouvoir pêcher à nouveau", dit-il à l'AFP.
Le cyclone, avec des vents dépassant 200 km/h, avait touché l'est de l'Inde vendredi matin dans l'Etat d'Odisha (46 millions d'habitants), un des plus pauvres du pays et l'endroit où il a fait le plus de dégâts. Le Premier ministre indien Narendra Modi, candidat à sa réélection, a tweeté qu'il s'y rendrait lundi.
Au moins huit personnes - dont un adolescent, écrasé par un arbre, et une femme frappée par des débris de béton - sont mortes, selon l'agence Press Trust of India (PTI).
Le cyclone - qui a arraché des arbres et coupé l'eau, l'électricité et les communications sur son passage - s'est même fait sentir jusqu'au lointain mont Everest, où des tentes ont été arrachées au Camp 2 à 6.400 mètres d'altitude.
Selon les autorités de l'Odisha, l'infrastructure électrique de l'Etat a été détruite.
Le cyclone s'est ensuite dirigé vers le nord-est, perdant de sa puissance mais continuant à faire des dégâts, en direction de Calcutta, la capitale du Bengale occidental.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient été appelées à évacuer les zones côtières de l'ouest du Bengale, et Calcutta, ville de 4,5 millions d'habitants, était grandement désertée vendredi soir.
"Près d'une dizaine de personnes se sont retrouvées coincées dans un vieux bâtiment de Calcultta qui s'est effondré", a rapporté le maire, Firhad Hakim. "Elles ont été secourues et transportées dans un endroit sûr".
Les îles Sundarbans, située dans le delta du Gange à cheval entre l'Inde et le Bangladesh, semblent également avoir souffert du passage de Fani.
"C'est le chaos. Le cyclone a tout détruit sur son passage, faisant craindre que les rivières sortent de leurs lits et inondent de larges zones", a déclaré Manturam Pakhira, ministre en charge de l'archipel indien, qui abrite la plus grande mangrove du monde.
Désormais qualifiée de forte dépression tropicale par les services météorologiques au Bangladesh, Fanni est accompagnée de vents allant jusqu'à 70 km/h et de fortes pluies.
"Vent assourdissant"
Dans l'Etat d'Odisha, où 10.000 personnes avaient été tuées en 1999 par un cyclone, les autorités avaient fait évacuer plus d'un million de personnes avant l'arrivée de Fani, craignant une montée des eaux pouvant atteindre jusqu'à un mètre et demi.
Le cyclone a touché terre à Puri, ville indienne côtière de 200.000 habitants célèbre pour son temple de Shree Jagannath, un des plus sacrés de l'hindouisme, qui accueille des millions de pèlerins chaque année et a été épargné.
"Environ 160 personnes ont été blessées à Puri", a indiqué un responsable des secours, Prabhat Mahapatra.
"Tout est devenu noir d'un coup et soudain on n'y voyait plus à cinq mètres", a témoigné un homme réfugié dans un hôtel de la ville. "Les stands de nourriture et les enseignes se sont envolés. Le vent est assourdissant".
"Je n'ai jamais vu autant de destructions de ma vie", confiait Gouranga Malick, 48 ans, au milieu des ruines de sa petite maison de deux pièces détruite par la tempête à Puri.
L'est et le sud-est de l'Inde sont régulièrement balayés par des tempêtes tropicales entre avril et décembre.
En octobre, quelque 300.000 personnes avaient été évacuées dans les districts côtiers de l'Odisha frappés par le cyclone Titli, qui avait fait au moins deux morts.
En 2017, quelque 250 personnes avaient été tuées et plus de 600 avaient disparu au passage du cyclone Ockhi dans le Tamil Nadu et le Kerala.
burs/stu/cls/jhd
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