Le meeting de Doha est une bonne occasion pour les athlètes de repérer les lieux et de s'habituer au stade Khalifa avant les Mondiaux qui s'y tiendront du 27 septembre au 6 octobre.
Annoncée vendredi sur 800 m, Caster Semenya, si elle revient en septembre, devra alors courir dans des conditions différentes en ayant fait baisser son taux de testostérone.
Le TAS a rejeté mercredi son recours contre les règles de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) obligeant les athlètes hyperandrogènes, comme elle, à faire baisser leur taux de testostérone sous le seuil de 5 nmol/L de sang.
"La décision du TAS ne m'arrêtera pas", a indiqué dans un communiqué Caster Semenya, qui a créé la surprise en apparaissant depuis jeudi matin sur la liste de départ du 800 m du meeting de Doha: la double championne olympique préférait en effet attendre la décision du TAS avant de confirmer son engagement, a appris l'AFP auprès des organisateurs.
Le double tour de piste de Doha s'annonce fort en symbole: il doit être le dernier, au niveau international, où des femmes hyperandrogènes pourront concourir sans suivre de traitement.
Les trois médaillées des Jeux de Rio sur la distance, toutes trois reconnues hyperandrogènes, seront sur la ligne de départ: Caster Semenya donc, mais aussi la Burundaise Francine Niyonsaba et la Kényane Margaret Wambui.
"Deux classifications"
Confortée par la décision du TAS, l'IAAF a annoncé que son règlement entrerait en vigueur dès le 8 mai, laissant une semaine aux athlètes concernées pour baisser leur taux de testostérone à l'aide d'un traitement. Sans cela elles ne seraient pas éligibles aux prochaines compétitions internationales, notamment les Championnats du Monde qui auront lieu également à Doha (27 septembre - 6 octobre), dans le stade Khalifa, qui ouvre vendredi et fermera la saison d'athlétisme.
L'affaire n'est peut-être pas totalement terminée: Semenya peut faire appel devant le Tribunal fédéral suisse. Et surtout, le TAS a émis des réserves sur plusieurs points du règlement de l'IAAF, jugé "discriminatoire", mais "nécessaire, raisonnable et proportionné" pour atteindre l'objectif de l'IAAF de préserver l'intégrité de l'athlétisme féminin.
L'instance doute notamment de l'avantage athlétique des femmes hyperandrogènes sur le 1.500 m et le mile (1.609 m), alors que le règlement concerne les épreuves du 400 m au mile.
Interrogé sur la possibilité de retarder l'application du règlement sur ces deux distances, le président de l'IAAF Sebastian Coe a seulement et fermement répondu "non" lors d'une conférence de presse à Doha jeudi.
"L'athlétisme connaît deux classifications: par âge et par sexe. Nous nous acharnons à protéger ces deux classifications et je suis reconnaissant au TAS d'avoir conforté ce principe", a indiqué le Britannique, qui a par ailleurs refusé de répondre à d'autres questions sur le sujet.
La ministre des Femmes d'Afrique du Sud Bathabile Dlamini s'est dite "extrêmement déçue" du jugement, son homologue des Sports Tokozile Xasa se déclarant "offusqué".
La sprinteuse indienne hyperandrogène Dutee Chand, qui avait fait casser par le TAS un premier règlement de l'IAAF en 2015, a dit à l'AFP être "triste" pour Semenya, qui a "souffert" comme elle.
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