A titre de comparaison, ce chiffre représente plus du double du nombre de déplacés en quatre mois de combats pour déloger le groupe Etat islamique (EI) de l'est syrien. Plus de 63.000 personnes avaient fui ces violences entre le 4 décembre et le 31 mars, selon l'ONU.
Contrôlés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda), la province d'Idleb et les territoires insurgés attenants échappent toujours au régime, qui a intensifié ces derniers mois ses bombardements.
Le pilonnage de cette province, mais aussi de territoires dans les régions voisines de Hama et Alep, a fait des dizaines de morts, poussant les civils à fuir pour trouver notamment refuge dans des camps de déplacés surpeuplés près de la frontière avec la Turquie.
"Depuis février, plus de 138.500 femmes, enfants et hommes ont été déplacés du nord de la province de Hama et du sud d'Idleb", a indiqué mercredi à l'AFP un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), David Swanson.
Rien que pour le mois d'avril, plus de 32.500 personnes ont quitté leurs foyers dans les gouvernorats d'Alep, d'Idleb et de Hama, a-t-il précisé.
Les bombardements ces derniers jours ont visé entre autres le village d'Al-Qassabiyah. "La majorité des habitants se sont apparemment déplacés vers des villages plus sûrs en raison des hostilités", a ajouté M. Swanson.
Mercredi, un correspondant de l'AFP dans le sud d'Idleb a pu voir des nuages de fumée grise s'élever dans le ciel après des bombardements. Sur les routes, matelas de mousse colorés, tapis de jutes, frigidaires et machines à laver ont parfois été chargés sur des camionnettes, avec à leur bord des femmes et des enfants fuyant leurs villages pour aller plus au nord.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état mercredi de violents bombardements de l'armée syrienne visant plusieurs secteurs du sud de la province d'Idleb et de la province voisine de Hama, qui ont tué au moins sept civils.
Les Etats-Unis ont appelé mardi Moscou et le régime syrien à se conformer à leurs engagements et à mettre fin à l'"escalade" des violences dans la région d'Idleb.
La province et les territoires insurgés adjacents abritent quelque trois millions d'habitants, dont la moitié sont des déplacés venus d'autres bastions rebelles reconquis par Damas.
Depuis septembre 2018, Idleb fait l'objet d'un accord négocié par Moscou et Ankara, qui parraine certains groupes rebelles, prévoyant la mise en place d'une "zone démilitarisée" séparant les secteurs jihadistes et insurgés des zones gouvernementales attenantes.
Cet accord a permis à Idleb d'éviter une offensive d'envergure de l'armée syrienne mais le régime poursuit ses frappes. L'aviation russe a également bombardé récemment la province, mais de manière plus sporadique, selon l'OSDH.
Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations pro-démocratie par le régime, le conflit en Syrie a fait plus de 370.000 morts.
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