Dans les rues ensoleillées de Caracas, des carcasses de véhicules calcinés, signe des tensions de la veille, étaient encore visibles en milieu de matinée, a constaté l'AFP.
Pour l'heure, l'ambiance était calme dans la capitale. Les premiers rassemblements à l'appel de l'opposition étaient prévus à la mi-journée. Les pro-Maduro devaient également défiler.
"Bonjour! Aujourd'hui, on continue, voici les points de concentration à Caracas. Allez le Venezuela, on est plus forts que jamais!", a écrit sur Twitter mercredi matin Juan Guaido, 35 ans, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a assuré mercredi que le président Trump se tenait prêt, si nécessaire, à faire intervenir l'armée américaine au Venezuela.
"Une intervention militaire est possible. Si c'est nécessaire, c'est que ce feront les Etats-Unis", a averti M. Pompeo.
"Nous préférerions une transition pacifique au pouvoir, avec le départ de Maduro et la tenue d'une nouvelle élection, mais le président (Trump) a clairement fait savoir qu'à un certain moment il faut savoir prendre des décisions", a poursuivi le chef de la diplomatie américaine. "Il est prêt à faire ce qui s'impose".
Mardi, des milliers de manifestants se sont violemment opposés aux forces de l'ordre dans les rues de Caracas en soutien à un groupe de militaires qui avait rallié M. Guaido à l'aube. Au moins une personne a été tuée et près d'une centaine blessées, dont deux par balles.
Des soldats arborant un ruban bleu, signe de ralliement à Juan Guaido, s'étaient positionnés, armes à la main, dans cette zone de l'est de la capitale.
La tentative de soulèvement s'est dégonflée au fur et à mesure que les principaux chefs militaires réaffirmaient leur soutien au socialiste Nicolas Maduro.
- "Demande d'asile" -
En fin de journée mardi, un groupe d'insurgés a demandé l'asile à l'ambassade du Brésil. Une des figures de l'opposition, Leopoldo Lopez, qui était assigné à résidence depuis 2017, est apparu aux côtés de M. Guaido et des militaires insurgés avant de se réfugier dans l'ambassade du Chili, puis celle d'Espagne.
Depuis le 23 janvier, le Venezuela, confronté à la plus grave crise de son histoire avec une économie au ralenti, une monnaie naufragée et des pénuries, compte de fait deux "présidents".
D'un côté le député de centre-droit Juan Guaido et de l'autre le chef de l'Etat en exercice, Nicolas Maduro, soutenu par la Chine, la Russie et l'Iran, qui ont dénoncé le "coup d'Etat" de mardi.
Tout en reconnaissant son échec à rallier la majorité des militaires, M. Guaido a assuré que la journée de mardi avait mis en lumière des failles dans le soutien de l'armée à M. Maduro. "Il est clair que ce qu'affirmait le régime, qui affirmait contrôler les Forces armées, est une farce", a-t-il lancé.
Les Etats-Unis "se tiennent aux côtés du peuple vénézuélien", avait assuré mardi le président américain Donald Trump. Son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, avait lui lancé un ultimatum aux dirigeants militaires vénézuéliens. "Votre heure a sonné. C'est votre dernière chance", avait-il tweeté à l'adresse du ministre de la Défense Vladimir Padrino, du chef de la garde présidentielle Ivan Hernandez et du président de la Cour suprême Maikel Moreno.
Quelque 2,7 millions de Vénézuéliens ont fui le pays depuis 2015, face aux pénuries de biens de première nécessité et de médicaments, selon les chiffres de l'ONU.
Le Trésor américain a infligé une série de sévères sanctions financières au régime de Nicolas Maduro, qualifié d'"illégitime". Dernières en date: l'embargo américain sur le pétrole vénézuélien entré en vigueur dimanche.
A Cuba, allié du pouvoir chaviste à Caracas, le défilé du 1er mai a été placé mercredi sous le double signe du soutien au Venezuela du président Maduro et de l'opposition au président américain Donald Trump qui a menacé l'île d'un embargo "total".
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