L'annonce a été faite aux partenaires sociaux réunis en comité central d'entreprise (CCE) à Marcq-en-Baroeul (Nord).
Dans un communiqué, le groupe nordiste de distribution, qui se dit "confronté à des mutations du commerce sans précédent et à une situation économique très difficile", précise que si ces sites (supermarché, hypermarché, entrepôt et drive) ne trouvaient pas preneur, "un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) sera donc ouvert".
Selon Guy Laplatine, délégué syndical CFDT d'Auchan Retail, 723 salariés pourraient être directement concernés dans les sites de production, c'est-à-dire les magasins, auxquels s'ajouteraient "par rebond" 64 personnes dans les "services d'appui", notamment informatiques, soit au total 787 personnes.
L'entreprise compte en France 637 magasins sous enseignes et emploie 73.800 collaborateurs.
"La CFDT est scandalisée d'apprendre que l'entreprise décide d'un PSE d'envergure en mode départ contraint sur les sites de production", souligne le syndicat dans un communiqué, dénonçant un "PSE qui intervient après des années d'errances stratégiques".
Début mars, la maison mère du groupe français, Auchan Holding, avait annoncé avoir perdu 1,145 milliard d'euros en 2018. Rien qu'en France, le distributeur a accusé des revenus en baisse de 1,3% et un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en chute de 44,1%.
Dans la foulée, le nouveau président du directoire de la société, Edgard Bonte, avait lancé un plan de "redressement" de son pôle distribution et engagé la zone France "dans une priorisation de ses investissements et une analyse des foyers de pertes".
Le "choix" de la cession
Dans le cadre de cette démarche, intitulée "Renaissance", la direction avait annoncé qu'elle mettrait en place des "renoncements" et des "arbitrages", avec un plan centré sur l'hypermarché, le format phare de l'enseigne, en lequel M. Bonte avait dit "croire", mais qui doit "se métamorphoser" pour ne pas perdre en "attractivité".
Le dirigeant avait expliqué que son plan passerait par des "réductions" de surface, non chiffrées, l'arrivée de "nouveaux métiers" comme la restauration, ainsi que des "concessions" passées avec d'autres entreprises de la galaxie Mulliez (Decathlon, Boulanger, Leroy Merlin, Norauto ou Kiabi).
Auchan Holding, non cotée en Bourse, est la propriété de l'Association familiale Mulliez (AFM).
Dans ce cadre, 21 "sites, sans perspective réaliste de retour à la rentabilité et ce malgré les investissements réalisés", ont été identifiés en France: 13 supermarchés, 4 "drives", 2 "Halles", 1 hypermarché et 1 centre de préparation de commandes.
La décision de s'en séparer, ajoute Auchan, "s'accompagne d'une évolution des fonctions support".
"Le choix de la cession répond à une triple volonté de l'entreprise: préserver l'emploi des collaborateurs concernés, assurer la continuité commerciale aux habitants et garantir le dynamisme économique des territoires", affirme le distributeur dans son communiqué.
Dans le cas où certains de ces sites ne seraient pas repris, ils seront donc fermés et la direction s'engagera à "accompagner tous les collaborateurs concernés", via l'ouverture et la négociation d'un PSE avec les partenaires sociaux.
"Leur nombre précis ne pourra être déterminé qu'à l'issue des cessions", précise encore Auchan.
En mars, la direction du groupe avait pourtant assuré qu'aucun plan de réduction d'effectifs, notamment en France, n'était programmé.
En 2018, Auchan a déjà fermé plusieurs magasins déficitaires en Europe: 23 en Italie (dont deux hypermarchés) et 11 en Russie.
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