Cette nouvelle exposition permet d'exposer des toiles originales de Monet confrontées à des œuvres de Jean-François Auburtin qui, une trentaine d'années après le maître trouve dans le Sud, en Normandie et en Bretagne les mêmes sources d'inspiration. Injustement oublié aujourd'hui, Auburtin est un peintre de qualité dont les recherches plastiques s'apparentent tantôt au synthétisme, à l'impressionnisme, au japonisme et au symbolisme. Le corpus exceptionnel rassemblé pour cette exposition révèle la richesse de son œuvre et l'originalité de sa démarche.
Le goût pour le paysage
Si contrairement à Monet, Auburtin a mené une formation académique, il développe très rapidement, comme le maître, un goût prononcé pour le paysage et la peinture de plein-air. La nature devient rapidement omniprésente dans ses toiles. Ses premières œuvres présentent une nature idyllique peuplée de silhouettes féminines dénudées semblables à des nymphes. C'est un paysage fixé en dehors du temps, inspiré par les bords de la Méditerranée, baigné dans une lumière douce et chaleureuse. Le peintre utilise une palette de teintes pastel digne des nabis, fluidifie les formes et choisi des points de vue plongeants en référence aux estampes japonaises.
C'est l'époque à laquelle il s'illustre pour ses commandes publiques : grandes décorations à la Sorbonne, au conseil d'État ou au palais Longchamp à Marseille réalisées dans un style proche de celui de Puvis de Chavannes. Si le goût du paysage est un point commun avec Monet, son approche est de prime abord diamétralement opposée puisque c'est un paysage idéalisé et tiré de son contexte. Mais Auburtin va orienter peu à peu son travail en marchant dans les traces de Monet.
Sur les traces du maître
Auburtin découvre Monet à Paris lors des grandes expositions et se fascine très tôt pour le travail du peintre impressionniste. Ouvert à de nouvelles formes d'expressions artistiques, Auburtin trouve à Belle-Île une source d'inspiration nouvelle. C'est ici même que Claude Monet durant de longs mois va s'acharner à maîtriser la représentation des éléments déchaînés en 1886. En 1894, Jean-François Auburtin redécouvre les sites qui ont inspiré le maître qu'il peint aussi de façon sérielle. Cependant ce n'est pas le désir de fixer l'instant qui intéresse Auburtin mais ses toiles nous donnent plutôt le sentiment d'une grande stabilité et expriment la pérennité des sites.
Auburtin ne cherche pas à dépeindre avec réalisme les effets atmosphériques observés mais plutôt à stimuler l'imaginaire du spectateur faisant des vues des aiguilles de Port Coton et de la baie de Dormois des paysages oniriques. C'est en Normandie ensuite qu'Auburtin reprend la trace du maître et notamment sur les falaises du pays de Caux. À Étretat, à Pourville et à Varengeville, par tous les temps il décline les paysages chéris par le maître à la gouache à l'huile ou à l'aquarelle se jouant des contrastes entre l'eau et la terre : des paysages dans lesquels on aime se perdre.
Jusqu'au 14 juillet 2019 au Musée des impressionnismes à Giverny. 0 à 7,5€. Tél. 02 32 61 94 65
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