Dans les efforts qu'il entreprend pour déloger Nicolas Maduro du pouvoir depuis fin janvier, le soutien de l'armée est "fondamental", a dit le chef de file de l'opposition vénézuélienne, qui est reconnu comme président par intérim du Venezuela par une cinquantaine de pays.
Car au Venezuela l'armée a un rôle politique et économique de premier plan. Outre plusieurs portefeuilles ministériels, elle tient le secteur pétrolier, poumon de l'économie du pays. Et à une exception près, les officiers de haut rang n'ont, pour l'heure, pas cédé aux appels du pied de Juan Guaido, pour rester fidèles à Nicolas Maduro.
"Le temps passe et l'attente ne pourra pas être éternelle", a lancé Juan Guaido à l'intention des militaires, dans son discours prononcé lors d'une "prestation de serment" de partisans réunis dans des "comités de mobilisation".
Les soldats, a-t-il conclu, "ont la chance historique de sortir la tête haute" en le rejoignant.
L'opposant a aussi donné rendez-vous à ses partisans le 1er mai, date retenue pour la "plus grande manifestation de l'histoire" du Venezuela, qui doit lui permettre de "mettre fin à l'usurpation" dont est coupable, selon lui, Nicolas Maduro.
Juan Guaido et l'opposition accusent le chef de l'Etat de s'être maintenu au pouvoir grâce à des élections "frauduleuses" l'an dernier. En retour, ce dernier accuse Juan Guaido de vouloir fomenter un coup d'Etat avec l'aide des Etats-Unis.
Sympathisante du jeune opposant, Marlene Berroteran, 64 ans, a affirmé à l'AFP qu'elle serait présente le 1er mai "pour (se) débarrasser du tyran qui occupe Miraflores", le palais présidentiel situé en plein coeur de Caracas.
Le pouvoir a, lui aussi, appelé à manifester le 1er mai dans le centre de Caracas pour le traditionnel défilé de la Fête du travail. "Nous, les travailleurs, allons manifester pour défendre Nicolas Maduro et la révolution bolivarienne", a affirmé Diosdado Cabello, numéro deux du chavisme.
Samedi, il étaient plusieurs milliers à avoir répondu à l'appel du PSUV, le parti présidentiel, à "fêter" la sortie du Venezuela de l'Organisation des Etats américains (OEA), dont le siège est à Washington.
"Que l'OEA aille se faire voir !", scandaient les manifestants rassemblés près du ministère des Affaires étrangères. "Adieu OEA", "Non aux Yankees", pouvait-on lire sur les pancartes.
Le gouvernement vénézuélien avait annoncé il y a deux ans vouloir se retirer de cette organisation internationale qu'il accuse de participer à une campagne de déstabilisation orchestrée par l'opposition et les Etats-Unis.
"Le peuple endurci se mobilise pour fêter notre retrait définitif du Ministère américain des Colonies : l'OEA", a tweeté Nicolas Maduro qui n'était pas présent à la manifestation.
"+Gringo+, va te faire voir ! Le Venezuela est un pays libre !", a tonné Diosdado Cabello, dans un discours.
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