Après Toulouse pour l'acte 23 du mouvement, les regards se tournent vers Strasbourg, où un appel a été lancé pour une manifestation "nationale et internationale".
A un mois des élections européennes, les organisateurs espèrent attirer dans la ville siège du Parlement européen des manifestants allemands et belges.
Toutefois, aucun "mouvement structuré de l'étranger" n'était annoncé vendredi, selon une source policière.
La préfecture a pris des précautions en interdisant toute manifestation dans certains secteurs du centre historique de la ville, sur le parvis de la gare ainsi qu'aux abords des institutions européennes - Parlement européen mais aussi Cour européenne des droits de l'homme et Conseil de l'Europe.
Jusqu'à présent, les manifestations des "gilets jaunes" sont restées d'une ampleur modérée dans la capitale alsacienne.
Le samedi 20 avril, les "gilets jaunes" étaient 27.900 à battre le pavé dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, 100.000 selon leur propre décompte.
Une mobilisation en baisse, sauf à Paris où le nombre de manifestants avait presque doublé par rapport à la semaine précédente et où un regain de tension avait été enregistré, avec 178 personnes placées en garde à vue.
Les "gilets jaunes" entendaient alors lancer un "ultimatum" au président Macron, qui n'avait pas encore pris la parole pour tenter de sortir de près de six mois de crise sociale.
Jeudi, lors d'une grande conférence de presse à l'Elysée, le président de la République a promis de déployer "plus de fonctionnaires sur le terrain", de baisser l'impôt sur le revenu, de supprimer l'ENA ou bien encore de réindexer sur l'inflation les pensions de retraites de moins de 2.000 euros.
"Marche sur les médias"
L'ampleur de la mobilisation pour l'acte 24 permettra de mesurer la réaction des "gilets jaunes".
Vendredi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a déploré que leurs réactions aux annonces d'Emmanuel Macron aient été "déjà écrites" avant l'intervention du chef de l'Etat. "De toutes façons, je ne suis pas sûr que (leurs) revendications, que je ne connais plus, aient attendu une quelconque réponse", a ajouté le ministre, en marge d'un déplacement à Fuveau (Bouches-du-Rhône).
Opération escargot sur le périphérique lyonnais, "marche sur les médias" à Paris, marche nocturne à Cambrai (Nord), déploiement d'un gilet jaune géant au sommet de la Roche de Solutré (Saône-et-Loire)... Des plus petites aux plus grosses, des manifestations sont annoncées au quatre coins de la France.
A Toulouse, il sera à nouveau interdit de manifester sur la place du Capitole de 10H00 à 21H00 mais un appel des "gilets jaunes au centre" a néanmoins été lancé pour le début d'après-midi.
A Lille, Rennes ou encore Rouen, les manifestations seront également interdites dans le centre. A Paris, le périmètre prohibé comprendra les Champs-Elysées, l'Elysée, les abords de l'Assemblée nationale et de Notre-Dame.
Alors que certains groupes de "gilets jaunes" feront l'impasse sur ce samedi pour se concentrer sur l'organisation de la journée du 1er mai, des convergences entre syndicalistes et "gilets jaunes" sont déjà prévues ce samedi.
A Paris, une manifestation qui partira du quartier de Montparnasse sous le mot d'ordre de "Riposte générale", à l'appel notamment de la CGT, entend réunir syndicalistes, "gilets jaunes", "gilets roses", blouses blanches, chômeurs ou encore étudiants.
A Nice, "le grand rendez-vous pour tout le monde, c'est au 1er mai", avance Alex, "gilet jaune" et ancien chauffeur en cours de reconversion dans le BTP. "(Emmanuel Macron) nous a fait son grand blabla, il va avoir sa réponse", prévient-il.
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