Vidéos du désert et de "paysages époustouflants" à l'appui lors d'une conférence de presse aux allures de show, les autorités saoudiennes et l'organisateur ASO ont affirmé être prêts à ouvrir le "chapitre 3" du rallye-raid, en dépit des dénonciations de plusieurs ONG qui soulignent les manquements du royaume wahhabite en matière de droits humains.
"Aujourd'hui commence une nouvelle page du Dakar au Moyen-Orient", a déclaré le Prince Abdulaziz bin Turki AlFaisal Al Saud, président de l'Autorité des sports en Arabie saoudite.
"Le Dakar va montrer l'Arabie saoudite sous son véritable visage", a abondé le Prince Khalid bin Sultan Abdullah Al Faisal, président de la Fédération des sports mécaniques, devant la presse à Al-Qiddiya, où un gigantesque complexe de sport et de divertissement doit sortir dans les prochaines années de cette plaine aride à 40 km de la capitale saoudienne. C'est là, d'ailleurs, que se terminera la course en janvier prochain.
Après 29 ans en Afrique, entre sa création en 1978 et 2007, puis 11 ans en Amérique du Sud pour échapper à la menace terroriste, voilà donc le Dakar sur un troisième continent. Pour des raisons économiques et météorologiques, poursuivre l'aventure sur les terres sud-américaines était devenu en casse-tête, et ASO a signé un partenariat de cinq ans avec l'Arabie saoudite, dont les contours financiers restent inconnus.
Entre les dunes, le désert, les montagnes et le canyon, "le terrain d'expression" est idéal, s'est enthousiasmé David Castera, le nouveau patron du Dakar.
Interrogé par quelques journalistes français en marge de la présentation sur la question des droits de l'homme, David Castera a affirmé avoir saisi une "main tendue" de l'Arabie saoudite. "On s'est posé les questions" mais "il y a une vraie volonté d'ouverture", a-t-il plaidé.
La Ligue des droits de l'Homme et la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme ont demandé mercredi à France Télévisions de "dénoncer un partenariat contraire aux principes et (à ses) valeurs" avec ASO.
"L'argent public ne saurait contribuer à une nouvelle opération de séduction d'un Etat saoudien suspecté de crimes de guerre au Yémen et menant une répression implacable contre les défenseurs et militantes des libertés", avaient encore plaidé les ONG.
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