Avec Omaha Beach et le cimetière de Colleville-sur-Mer, le site de la pointe du Hoc (Calvados) est l'un des lieux de mémoire les plus importants pour les vétérans américains de la seconde guerre mondiale et leurs descendants. Véritable forteresse naturelle, la pointe a été le théâtre d'affrontements acharnés lors du Débarquement.
Un lieu menacé
Mais selon l' ''American Battle Monuments Commission (ABMC)", commission qui co-gère l'endroit avec le conservatoire du littoral français, ce lieu de mémoire est en danger : "Si rien n'est fait, dans 20 ans le site n'existe plus", affirme Scott Desjardins, grand gouverneur des sites américains du Débarquement.
D'abord parce que l'érosion a fait son travail. Le bunker en avant-poste n'est plus qu'à quelques mètres de la falaise. Également en cause, les 550 000 visiteurs (125 000 en un seul mois d'août) qui foulent chaque année la pointe du Hoc : "l'érosion est aggravée, tout le monde passe où bon lui semble", rappelle Scott Desjardins.
Un projet sur les rails...
Pour l'ABMC, il est grand temps d'agir. L'agence aimerait engager d'importants travaux : "Nous aimerions d'abord renforcer la falaise", explique Scott Desjardins. Concrètement, il s'agirait d'intégrer des structures métalliques dans le rocher et d'y coller un béton spécial.
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Il va falloir également réaménager le site, pour mieux cadrer l'afflux des visiteurs : construction d'un parking, création d'un centre d'interprétation, aménagement de sentiers... Des travaux d'au moins trois ans : "Si c'est confirmé, nous voulons réaliser ces travaux sans fermer l'accès au site".
Au total, c'est un investissement d'au moins 16 millions d'euros qui est prévu.
...à certaines conditions
Mais les Américains ne vont pas débloquer une telle somme à n'importe quelle condition. En contrepartie, ils aimeraient pouvoir gérer l'endroit sur le modèle du cimetière américain de Colleville-sur-mer : une concession perpétuelle où ils pourraient administrer comme il est d'usage pour tous les cimetières militaires relatifs aux deux guerres mondiales. "Nous considérons déjà la pointe du Hoc comme un cimetière, 135 rangers y ont été tués ou blessés du 6 au 8 juin 1944", indique Scott Desjardins.
Il va donc falloir convaincre les partenaires français de lâcher du lest sur la gestion du site. Parmi eux, le département du Calvados et le conservatoire du littoral. Mais, on le devine, une telle décision devra être prise au plus haut sommet de l'Etat. Les toutes prochaines cérémonies du 75e anniversaire du débarquement seront peut-être l'occasion d'engager la discussion sur le sujet.
De son côté, le département du Calvados, propriétaire du parking et du centre d'interprétation actuel, indique ne pas avoir entamé de discussion avec les Américains, mais se dit ouvert à toute proposition concernant le site.
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