Il est environ 10h15, jeudi 25 avril 2019, lorsqu'un navire de transport de passagers percute une autre embarcation sur la Seine à Rouen (Seine-Maritime), face au Panorama XXL. C'est en tout cas le scénario qui a été imaginé pour un grand exercice des forces de sécurité en prévision de l'Armada 2019. Le plan Novi (nombreuses victimes) est déclenché.
L'exercice simulait la collision entre ces deux navires. - Pierre Durand-Gratian
L'objectif est de coordonner l'action des différents services de secours impliqués, en l'occurrence 65 pompiers, six bénévoles de la SNSM, la police portuaire, la police nationale, le Samu ou encore la Croix Rouge. "Tout l'enjeu est de prendre en charge les victimes tombées à l'eau, les victimes sur les bateaux et les deux embarcations qui sont non manœuvrantes", explique le commandant Chris Chislard du Service départemental d'incendie et de secours de Seine-Maritime (SDIS 76).
Les victimes sauvées en 15 minutes
La collision entre les deux bateaux est simulée et les victimes sont soit des mannequins, soit jouées par des bénévoles de la SNSM. Les quatre embarcations de la SNSM et du SDIS se sont rendues sur place pour faire des allers-retours entre les victimes et les quais. "Une barge gonflable a été déployée pour permettre aux victimes de s'accrocher le temps qu'elles soient récupérées par les embarcations", explique le commandant.
Une barge flottante est déployée pour que les victimes puissent s'y accrocher. - Pierre Durand-Gratian
L'eau de la Seine est à 16 degrés. Le temps de survie est alors estimé à 2h30. En moins de 15 minutes, l'ensemble des 20 victimes ont été récupérées et prises en charge par les postes de soins avancés de la Croix rouge, rive droite et rive gauche.
Des mannequins faisaient parfois office de victime. - Pierre Durand-Gratian
Les 20 victimes ont été prises en charge dans des postes de soins avancés de la Croix rouge. - Pierre Durand-Gratian
Deuxième étape, la prise en charge des bateaux concernés par l'accident. "C'est possible avec nos embarcations légères pour les pousser, les maîtriser et éviter un sur-accident". Les plongeurs de la brigade fluviale et des pompiers vérifient ensuite les coques pour une éventuelle voie d'eau et prévenir toute pollution.
Pendant ce temps, à terre, les victimes sont examinées, triées en fonction de la gravité de leurs blessures et éventuellement évacuées vers l'hôpital.
Les victimes sont ensuite dirigées vers les hôpitaux suivant la gravité de leurs blessures. - Pierre Durand-Gratian
Deux postes de la Croix rouge étaient installés sur chaque rive de la Seine. - Pierre Durand-Gratian
"J'ai été surpris par la rapidité de l'action, explique Philippe Valetoux, directeur de la SNSM pour la Seine-Maritime et l'Eure. On a l'habitude de travailler en mer et seul. Ces exercices sont primordiaux pour la communication entre les services."
Même discours du côté de la préfecture qui coordonne l'exercice. "La configuration des lieux pendant l'Armada va totalement changer, explique Benoît Lemaire, directeur de cabinet du préfet, et nous devons nous y préparer." S'il est satisfait de l'exercice, il voit quelques "points de vigilance" qui méritent une attention particulière. "Il faut pouvoir pousser tous les gens qui sont sur les quais pour faire débarquer les blessés, ce qui prend du temps", explique-t-il. Il note aussi le risque d'un attroupement sur les ponts ou encore la saturation des réseaux en cas d'incident, si les badauds présents prennent et partagent des photos en grand nombre.
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Bonjour, je me permet de signaler que lors de l'exercice la croix rouge s'était vue attribuer le poste de secours rive droite tandis que la Protection civile (que vous n'avez pas mentionnés dans cet article) était, elle, en charge du poste de secours rive gauche.