Le débat public sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) était dans les cartons depuis mai 2018. Retardé par le grand débat national, il a finalement été lancé la semaine dernière à Paris et ce jusqu'au 25 septembre prochain. "Que léguerons-nous à nos enfants ?", c'est le thème abordé lors du premier atelier organisé à Caen (Calvados) ce mercredi 23 avril 2019. Il faisait office de premier lieu de rencontre entre 80 citoyens présents, parmi les 23 autres rencontres prévues dans toute la France.
La Normandie, une terre concernée par le nucléaire
En présence de deux professeurs de l'Université de Caen en sociologie et en droit, d'un géographe mais surtout de Catherine Larrère, philosophe, ce rendez-vous a pris la tournure d'un café-philo. Et le choix de Caen, en Normandie n'était pas non plus anodin. La centrale nucléaire de Flamanville ainsi que l'usine de retraitement Orano de la Hague dans la Manche renforcent la proximité de la région Normandie au nucléaire, comme l'explique Catherine Larrère :
"Plus on est près d'une centrale, plus on est concerné"
Un premier bilan positif bien qu'elle aurait aimé "sensibiliser des étudiants, des jeunes et des personnes qui ne sont pas déjà impliquées dans des associations à ce sujet".
Le café philo @DebatPNGMDR est lancé par Catherine Larrere à Caen avec @accro @plutonyck @CarolineAmiel et Michel Marie comme Grand témoin pic.twitter.com/55O1MoJQPj
— guillaume BLAVETTE (@guiofdeep) 24 avril 2019
Par table de 6 à 8 personnes, les 80 participants ont échangé sur différents sujets. Trois enjeux majeurs ont notamment été abordés lors de ces discussions : comment sont retraiter les déchets radioactifs ? que faire de l'enfouissement de ces déchets dans les couches géologiques profondes ? comment gérer les autres déchets ? Tout en spécifiant qu'"il y a une quantité de variétés de déchets. Les plus dangereux (qui peuvent tuer) qui représentent seulement 10% de ces déchets mais 90% de la nocivité, rempliraient plusieurs piscines olympiques. Ce n'est pas rien ! Et cela peut durer pendant des millénaires".
"Que seront les humains dans 100 000 ans ?"
Pour Catherine Larrère, l'inquiète règne notamment au sujet de l'avenir des générations futures. "On profite tous de l'électricité d'origine nucléaire, on est tous impliqués dedans qu'on le veuille ou non mais le problème de ces déchets à vie longue, ça concerne les générations futures. C'est difficile de se représenter, s'il y en a, ce que seront les humains dans 100 000 ans".
L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) prévoit 1 800 000 de déchets nucléaires d'ici 2020. - Capture d'écran Andra
Les prochains rendez-vous en Normandie auront lieu le mardi 11 juin prochain à Cherbourg (18 h 30), le jeudi 4 juillet à Rouen (18 h 30). Les thème abordés seront respectivement, "Retraiter ou non les combustibles nucléaires usés : enjeux stratégiques et conséquences à long terme" et "Le transport des substances radioactives : itinéraire, sûreté, sécurité, transparence". Une fois le débat national terminé, des rapports et comptes-rendus des propositions des citoyens seront redonnés au Gouvernement.
Le hall d'entreposage d'Orano la Hague dans la Manche. - Célia Caradec
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