Le parquet va probablement faire appel, mais si ce recours est rejeté, le magnat de l'automobile déchu pourra retrouver rapidement la liberté, peut-être même dès ce jeudi, moyennant le paiement d'une caution de 500 millions de yens (4 millions d'euros).
Lors de sa première libération le 6 mars, il avait été la risée des médias pour avoir revêtu une tenue d'ouvrier afin de tenter d'échapper aux caméras. L'avocat qui avait eu cette idée avait dû s'excuser ensuite et cette fois, M. Ghosn devrait sortir dans des conditions moins rocambolesques.
L'ex-PDG de Renault-Nissan, qui avait initialement été arrêté le 19 novembre à Tokyo, avait déjà payé un milliard de yens (8 millions d'euros) pour sortir le 6 mars du centre de détention du quartier de Kosuge, après avoir obtenu une première mise en liberté conditionnelle avec assignement à résidence dans la capitale nippone.
Mais les procureurs ont décidé à peine un mois plus tard de l'interpeller de nouveau sur des faits supplémentaires.
Carlos Ghosn est sous le coup de quatre inculpations pour diverses malversations financières, dont des dissimulations de revenus dans des documents boursiers et deux cas différents d'abus de confiance aggravé.
Thèse du piège
Les conditions imposées à sa liberté surveillée n'ont pas encore été précisées. La fois précédente, il lui était interdit de quitter le Japon, et il n'avait en sus pas le droit d'utiliser un smartphone connecté à internet et n'avait accès à un ordinateur qu'en semaine à des horaires définis au cabinet de son avocat.
Il avait toutefois pu retrouver sa famille - son épouse Carole et ses filles venues spécialement - dans un appartement de location à Tokyo, enregistré auprès du tribunal et dont il n'avait pas le droit de s'absenter plus de trois jours.
Avant même sa première libération sous caution, M. Ghosn a usé de plusieurs moyens - interview à quelques médias dont l'AFP, communiqués, comparution à sa demande devant un tribunal - pour clamer son innocence et dénoncer un complot ourdi par Nissan à son encontre.
Dans une récente vidéo, enregistrée avant sa ré-arrestation mais rendue publique quelques jours plus tard, il a également insisté sur la thèse du piège tendu par les dirigeants du constructeur d'automobiles japonais afin de le faire tomber et stopper ainsi le processus de fusion Renault-Nissan qu'il préparait.
Son épouse, Carole Ghosn, se mobilise depuis des semaines pour dénoncer le traitement dont fait l'objet son mari, une campagne soutenue par plusieurs avocats étrangers comme japonais et des organismes internationaux qui estiment que le système judiciaire nippon ne respecte pas les droits de la défense.
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