Inoubliable interprète de Monsieur de Sainte-Colombe dans "Tous les matins du monde" (1991), le comédien est décédé des suites d'une longue maladie, a annoncé son épouse Agathe Marielle à l'AFP. Ses obsèques se dérouleront dans la plus stricte intimité.
"Non. Non. Non. Non. Énorme tristesse", a réagi la Cinémathèque française sur Twitter tandis que le réalisateur Quentin Dupieux ("Au poste") a mis en ligne une photo de l'acteur avec la mention "Dieu".
Avec la disparition de Jean-Pierre Marielle , s'éteint une des dernières figures de "la bande du conservatoire", formée au début des années 50 par Jean-Paul Belmondo, Claude Rich ou Jean Rochefort, l'"ami de toute une vie", décédé en octobre 2017.
"On a toujours l'impression que les acteurs qu'on aime sont immortels", a réagi sur BFMTV Patrice Leconte qui avait fait tourner les deux inséparables, ainsi que Philippe Noiret, dans "Les grands ducs" (1996).
Une appellation qui sied parfaitement à la personne de Marielle.
"Le cinéma français perd son dernier dandy, un immense acteur facétieux, grave, généreux", a souligné l'Adami, qui gère les droits des artistes.
Le comédien avait disparu des écrans depuis quelques années, après avoir joué dans plus d'une centaine de films (sous la direction notamment d'Audiard, Blier, Molinaro, Mocky, Sautet, Tavernier, Miller) et d'innombrables pièces et téléfilms.
Au cours de sa carrière, il a été nommé sept fois aux César notamment pour son rôle dans "Tous les matins du monde", que beaucoup considèrent comme le sommet de sa filmographie.
"Les César ? J'en ai rien à foutre!", répondait-il.
Répliques fleuries
Il "avait cette gouaille imprévisible, ce grain de folie qui transcendent un immense acteur. Sa voix si reconnaissable par son moelleux et la justesse de sa diction nous entraînait aux frontières d'un génie irremplaçable, à la Serrault, à la Piccoli à la...Lui", s'est souvenu l'ancien président du festival de Cannes, Gilles Jacob.
Une voix dont "il savait se servir sans que cela soit jamais ostentatoire", a souligné Philippe Labro qui l'avait fait tourner dans "Sans mobile apparent" dans les années 70.
D'abord acteur de théâtre et de boulevard, Jean-Pierre Marielle connaîtra des débuts timides au cinéma avant d'exploser à la fin des années 60 et d'imposer sa gouaille, autant dans des films comiques que tragiques, d'auteur que grand public.
Il se fait remarquer dans "Le diable par la queue" de Philippe de Broca, "La valise" de Georges Lautner ou "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" de Michel Audiard.
S'ensuit dans les années 70 une intense activité devant les caméras et des répliques fleuries chez Joel Séria ("Les galettes de Pont-Aven", "Comme la lune") qui font mouche.
Parmi ses rôles marquants, figurent "Que la Fête commence" de Bertrand Tavernier, "Dupont Lajoie" d'Yves Boisset, mais aussi "Coup de Torchon" de Tavernier, "Tenue de soirée" de Blier, "Uranus" de Claude Berri, "La Petite Lili" de Claude Miller ou encore "Les âmes grises" d'Yves Angelo.
"La voix, le charisme, les yeux rieurs et le sens du jeu. Toujours juste et inattendu, Jean-Pierre Marielle était un acteur généreux que nous aimions dans chacun de ses rôles, au cinéma comme au théâtre", a souligné le ministre de la Culture Franck Riester.
L'annonce de son décès survient quelques heures après celui du rocker Dick Rivers, autre témoin d'une époque qui prend doucement fin.
AFP.
A LIRE AUSSI.
Décès de l'acteur Jean-Pierre Marielle à l'âge de 87 ans
Décès de l'acteur Jean-Pierre Marielle à 87 ans
Belmondo, Bedos et des centaines d'anonymes aux obsèques de Jean Rochefort
Les César mettent les violences conjugales en haut de l'affiche
"Viens voir les comédiens": les César dévoilent leur palmarès
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.