"J'espère que les contacts que nous avons rétablis avec les deux belligérants puissent porter leurs fruits avant le début du ramadan", a déclaré M. Salamé lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre avec le ministre italien des Affaires étrangères Enzo Moavero Milanesi.
Le ramadan, période de jeûne pour les musulmans, débute cette année le 5 mai au soir.
M. Salamé n'a pas caché les difficultés qu'il reste à résoudre avant que le processus de stabilisation de ce pays en proie au chaos depuis 2011 puisse reprendre avec quelque chance de réussite.
Tout était prêt pour la conférence nationale, prévue mi-avril et censée préparer le terrain à des élections en Libye, avant que le maréchal Khalifa Haftar ne lance son offensive contre la capitale Tripoli, a affirmé l'envoyé de l'Onu.
Elle est aujourd'hui en suspens, mais pas annulée, a-t-il ajouté, précisant toutefois qu'il fallait aussi "un fort soutien de la part de la communauté internationale". Or, a-t-il déploré, celle-ci est divisée, notamment au niveau du Conseil de sécurité de l'Onu, qui n'est pas parvenu à se mettre d'accord sur un projet de résolution sur la Libye.
"Je suis autant préoccupé par les combats sur le terrain que par les divisions de la communauté internationale", a déclaré M. Salamé.
Sur le terrain, les combats s'enlisaient près de trois semaines après le début de l'offensive de Khalifa Haftar contre Tripoli, siège du gouvernement reconnu par la communauté internationale.
Interrogé par des journalistes italiens sur une éventuelle nouvelle vague de migrants en provenance de Libye, M. Salamé a appelé au calme, soulignant que les chiffres étaient les mêmes et que seule une petite minorité des 700.000 étrangers répertoriés en Libye souhaitait traverser la Méditerranée.
"Arrêtez d'être obsédés par les centres de détention (pour migrants)", a-t-il aussi lancé, soulignant que cette réalité en Libye concernait très peu de migrants en réalité
L'adjointe de M. Salamé, Maria do Valle Ribeiro, s'était pourtant dite récemment "préoccupée" par le sort des "migrants, réfugiés et demandeurs d'asile" présents en Libye, dont "3.600 se trouvent dans des centres de détention dans certaines zones proches des lignes de front".
Le nombre de nouveaux arrivants en Libye n'a de plus "rien à voir" avec les années précédentes, a encore souligné M. Salamé. "Les flux de migrants en provenance d'Afrique de l'Ouest sont presque nuls", a-t-il ainsi affirmé.
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