La Normandie fait partie des bons élèves de la vaccination. La région a un taux de couverture vaccinale supérieur au niveau national… mais ce n'est pas suffisant. Ce taux n'est pas assez élevé pour éradiquer certaines maladies et d'autres, que l'on pensait disparues, font leur grand retour.
Pour continuer à informer, les agences régionales de santé, Santé publique France et leurs partenaires participent à la semaine européenne de la vaccination, à partir de ce mercredi 24 et jusqu'au mardi 30 avril 2019.
"Les gens ont oublié que certaines maladies existent"
"Dans nos pays industrialisés et en France particulièrement, les gens ont oublié que certaines maladies existent comme la rougeole, la polio, etc. Ces disparitions font que le ressenti de l'intérêt de la vaccination a lui aussi disparu", explique Pascal Leroux, pédiatre et chef de service au groupe hospitalier du Havre. Cependant, "les maladies ont disparu mais pas les microbes", ajoute Stéphane Erouart, médecin de santé publique à l'Agence régionale de santé de Normandie.
S'ajoutent à cela plusieurs polémiques sur la vaccination. "Tout cela fait que les taux de vaccination ont diminué drastiquement" ces dernières années indique Pascal Leroux.
Retour de maladies disparues
Ainsi, des maladies que l'on pensait disparues font leur retour. "Depuis un an et demi, on a par exemple eu plusieurs cas de rougeole en Normandie", indique Stéphane Erouart. "Le taux de vaccination n'est que de 80-85 %. Il faudrait qu'il soit de 95 % pour avoir un intérêt collectif, complète le docteur Leroux. C'est une maladie qui peut être grave dans certains cas." Idem pour la coqueluche : "Ça ne parle pas beaucoup aux gens mais si l'entourage d'un bébé n'est pas vacciné, on peut avoir des cas de coqueluche chez les enfants de moins de 2-3 mois, ce qui peut être très grave et aller jusqu'au décès."
Premiers résultats positifs
Face à ce constat, l'obligation vaccinale a été votée pour tous les bébés nés après le 1er janvier 2018. Résultat : "Depuis 2018, on constate une augmentation des couvertures vaccinales chez les petits enfants", souligne Stéphane Erouart.
Une tendance encourageante mais encore insuffisante. "On est donc obligés de refaire des semaines d'information, de formation, de diffusion de la nécessité de vacciner, dans un geste de prévention collective", indique Pascal Leroux.
Fake news et méfiance
Surtout, le docteur Leroux dénonce les "fake news" autour de la vaccination. Il le rappelle : "Nous, en tant que pédiatres, on peut justifier les bienfaits des vaccins, largement. Il faut arrêter de dire que la vaccination est le fruit de l'industrie pharmaceutique, il n'en est rien. J'ai vu en Afrique des enfants mourir de la rougeole, du tétanos et atteint de polio."
"De manière générale, les personnes n'aiment pas l'acte de la vaccination parce que c'est désagréable mais la plupart n'y sont pas opposées, elles comprennent l'intérêt, poursuit Stéphane Erouart. Certains ont en revanche peur des effets secondaires, des douleurs, de la fièvre mais c'est totalement bénin. Une fois que c'est fait, on est tranquille pour de nombreuses années."
Deux villages info vaccination sont mis en place en Normandie. À Évreux : le mercredi 24 avril, Place du Miroir d'eau, de 11 heures à 18 heures. À Caen : le vendredi 26 avril, Place Bouchard, de 11 heures à 18 heures.
A LIRE AUSSI.
Onze vaccins obligatoires pour les enfants à partir de janvier
Vers les vaccins pour enfants "obligatoires" mais gratuits?
La ministre de la Santé dit réfléchir à rendre obligatoire 11 vaccins infantiles
La Papouasie-Nouvelle-Guinée de nouveau face au défi de la lutte anti-polio
Santé: 200 médecins lancent un appel pour la vaccination obligatoire
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.