Lors de raids dans la nuit de mardi à mercredi, les forces de sécurité ont arrêté 18 nouvelles personnes, a annoncé la police. Elles viennent s'ajouter aux 40 précédemment interpellées.
Le bilan des victimes s'est encore alourdi, passant de 320 à 359 morts, avec quelque 500 autres personnes blessées, tandis que la polémique enfle sur une possible défaillance de l'État sri-lankais, qui disposait d'informations sur le risque d'attaques imminentes.
Des kamikazes ont provoqué un carnage dimanche matin dans trois hôtels de luxe et trois églises, en pleine messe de Pâques, à Colombo et ailleurs dans le pays. Un projet d'attentat contre un quatrième hôtel de luxe de la capitale a échoué.
Les autorités ont attribué le bain de sang au mouvement islamiste local National Thowheeth Jama'ath (NTJ), qui ne l'a pas revendiqué, et cherchent à savoir s'il a bénéficié d'un soutien logistique international.
Dans une conférence de presse mercredi matin, le vice-ministre de la Défense Ruwan Wijewardene a déclaré que les attaques auraient été perpétrées par une "faction dissidente" du NTJ, sans autres détails.
"Le leader de (ce groupe), la personne qui menait l'attaque est l'un des kamikazes et est mort", a-t-il déclaré, précisant que celui-ci s'était fait exploser à l'hôtel Shangri-La de Colombo.
D'après des éléments de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance, deux frères islamistes sri-lankais issus d'une famille aisée ont joué un rôle-clé dans les attaques. Ils se sont fait exploser respectivement aux hôtels Shangri-La et Cinnamon Grand Hotel au buffet du petit-déjeuner.
Leur père fait partie des personnes actuellement aux mains des forces de l'ordre, a confirmé mercredi M. Wijewardene en réponse à une question en ce sens.
Études à l'étranger
L'EI a revendiqué mardi ces attentats via son agence de propagande Amaq. Il s'agit de l'opération à l'étranger (hors Syrie et Irak) la plus meurtrière revendiquée par l'organisation depuis la proclamation en juin 2014 de son "califat", qui s'est effondré en mars après de multiples offensives.
Sur une photo diffusée avec le communiqué, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée de source indépendante, huit hommes, dont sept au visage couvert et trois portant des couteaux, posent devant le drapeau noir de l'EI.
Sur les huit sites d'explosions de bombes de dimanche, six --trois églises à Colombo, Negombo et Batticaloa ainsi que trois hôtels de luxe à Colombo-- ont été frappés en début de matinée par des attentats suicides. Les deux autres sites en banlieue de Colombo ont été touchés par des explosions ultérieures, en début d'après-midi, et sont le fait de suspects qui se sont suicidés pour échapper à l'arrestation.
Le gouvernement de l'île d'Asie du Sud a annoncé mercredi que "neuf kamikazes" au total avaient péri au cours de cette journée. Huit ont été identifiés à ce stade mais leurs noms n'ont pas été révélés.
"La plupart" des kamikazes "sont éduqués et viennent de la classe moyenne ou la classe moyenne supérieure donc ils sont assez indépendants financièrement et leurs familles sont assez stables, ce qui est un facteur inquiétant", a rapporté M. Wijewardene.
Certains des assaillants ont voyagé à l'étranger, a-t-il dit. L'un d'entre eux a étudié en Grande-Bretagne et effectué des études universitaires supérieures en Australie.
Défaillance de l'État ?
L'attitude de l'État sri-lankais, garant de la sécurité, dans les jours précédant les attentats fait l'objet de critiques grandissantes, dans un contexte politique de lutte de pouvoir entre le président et le Premier ministre.
L'organisation NTJ avait en effet fait il y a environ deux semaines l'objet d'une alerte diffusée aux services de police, selon laquelle elle préparait des attentats suicides contre des églises et l'ambassade d'Inde à Colombo.
Or d'après le porte-parole du gouvernement, cette alerte n'avait pas été transmise au Premier ministre Ranil Wickremesinghe ou à d'autres ministres de haut rang. Un élément qui pourrait relancer la crise à la tête de l'île de 21 millions d'habitants.
La police est en effet du ressort du président Maithripala Sirisena, en conflit ouvert avec son chef de gouvernement. Il l'avait limogé à l'automne mais avait été forcé de le réinvestir après sept semaines de chaos politique. Les deux têtes de l'exécutif se vouent une animosité réciproque.
"Il y a clairement eu une défaillance de la communication de renseignements. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités car si l'information avait été transmise aux bonnes personnes, cela aurait pu permettre d'éviter ou minimiser" ces attentats, a reconnu mercredi le vice-ministre de la Défense Ruwan Wijewardene.
La note d'alerte se basait sur des éléments transmis par "une agence de renseignement étrangère". Un responsable sri-lankais avait affirmé en début de semaine que l'Inde et les États-Unis avaient fourni des informations. Les Américains ont démenti mercredi avoir eu des informations préalables.
Le président Sirisena a annoncé qu'il procéderait dans la journée à "des changements importants" à la tête des forces de sécurité.
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