La Seine et ses méandres n'ont aucun secret pour lui. Olivier Couderc fait partie des 51 pilotes de Seine qui prennent les commandes des navires qui remontent ou redescendent le fleuve entre l'estuaire et le port de Rouen. Tous les bateaux de plus de 45 mètres de long doivent faire appel à eux pour ce voyage, plus périlleux qu'il n'y paraît. "On connaît tous les pièges de la Seine : les profondeurs, les courants en fonction des heures ou des marées", explique le Marseillais, à l'œuvre en Normandie depuis 21 ans. Plus le bateau est long et lourd, plus la manœuvre est complexe. "Le tirant d'eau, c'est-à-dire la partie immergée va être grande et il faut bien rester dans le chenal au risque de s'échouer."
Ces pièges, aucune chance que les capitaines des navires, plutôt habitués à la navigation en pleine mer, ne les connaissent. "Ici, le navire va tourner à gauche sans que je mette la barre parce qu'il y a un banc de sable qui nous pousse", explique Olivier Couderc, aux commandes de l'African Forest, un cargo de 166 mètres de long et 8,50m de tirant d'eau. "Il ne peut pas le savoir", reprend-il en désignant le capitaine philippin du navire.
Formation pointue
Pour en arriver là, la formation est pointue et la sélection est rude. "Je n'ai jamais autant travaillé de ma vie", explique le pilote en évoquant le concours de pilote de Seine. Il faut y consacrer entre six et huit mois pour maîtriser toute la théorie. Et pour s'inscrire, les candidats doivent avoir leur brevet de capitaine de navire, justifier de 10 ans de navigation comme officier et avoir moins de 35 ans. La formation se poursuit ensuite pendant cinq ans après l'obtention du concours. Le prix à payer pour travailler dans le cadre incroyable qu'offre la vallée de la Seine. "Au printemps, les pommiers sont en fleurs, c'est magnifique, tous les capitaines du monde le disent. Pas étonnant que ce soit le berceau des impressionnistes". Voilà pour les jours de beau temps mais la brume est aussi souvent présente sur le fleuve, ce qui rend le travail des pilotes d'autant plus périlleux.
En juin, tous seront mobilisés pour l'Armada et la Grande parade des voiliers dont ils prendront les commandes. "On tire au sort comme ça pas de jalousie", explique Olivier Couderc. Lui se souvient de ce moment particulier en 1999, lorsqu'il était aux commandes du MIR, le trois-mâts russe.
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