La plupart des quotidiens paraissant en ce lundi de Pâques ont fait chorus en titrant "Pâques meurtrières" (Le Figaro, Ouest France), "sanglantes" (Courrier Picard, La Provence, La Voix du Nord) ou "ensanglantées" (Dernières Nouvelles d'Alsace), ou encore "dramatiques" (L'Union). "Le terrorisme frappe durement le Sri Lanka", décrit L'Alsace en une.
"Le carnage", écrit pour sa part Midi Libre en une, avec cependant "Pâques sanglantes au Sri Lanka" dans la légende de la photo où l'on voit des bancs en désordre, des militaires et des secouristes dans une église, image évoquant le chaos qui a ébranlé l'île et attristé le monde.
"Les catholiques pris pour cible", titre de son côté Le Parisien. "Après la catastrophe de Notre-Dame, ce dimanche pascal s'ouvrait sur un espoir", y écrit Stéphane Albouy. "Celui de voir la cathédrale parisienne rouvrir ses portes d'ici quelques années. Mais ce 21 avril restera une date tragique pour la communauté chrétienne".
L'incendie de Notre-Dame en ouverture de la Semaine sainte est ainsi mentionné, mais jamais mis en rapport avec ces attentats: les éditorialistes se gardent bien d'amalgamer deux événements sans commune mesure sur le plan des vies humaines, l'incendie n'ayant fait aucun mort.
Dimanche, la communauté chrétienne a perdu autour de deux cents fidèles, et l'éditorialiste du Figaro, Étienne de Montety, insiste sur la récurrence des actes antichrétiens: "Le drame au Sri Lanka, et plus largement les persécutions dans le monde, nous obligent à élargir notre horizon: des hommes et des femmes souffrent, meurent parce qu'ils vivent leur foi, se rendent à l'église pour célébrer Pâques, le sommet de la vie chrétienne; il faut se rendre à l'évidence: nous vivons le temps des martyrs".
"Litanie macabre"
Ces attentats n'avaient pas été revendiqués dimanche, même si un mouvement islamiste est cité par les autorités locales comme un possible responsable en raison d'"informations" sur des risques d'attaques émanant il y a une dizaine de jours "d'une agence de renseignement étrangère".
Laurent Bodin, dans L'Alsace, estime que, "alors que cette fête est la plus importante de la chrétienté, le message adressé à l'Occident est sans équivoque : la guerre contre l'islamisme radical n'est pas gagnée, malgré la défaite militaire sur le terrain, en Syrie et en Irak, de Daech".
A moins que ces attaques soient liées au contexte local, comme le suggère Didier Rose (DNA), qui rappelle des incidents préalables qui "n'ont cessé de fragiliser les espoirs d'entente cordiale entre les communautés du pays" victime d'une longue guerre civile (1983-2009). "Dirigés déjà contre les chrétiens, ou opposant musulmans et bouddhistes, ces incidents ont donné au Sri Lanka l'image d'un volcan mal éteint, d'une île pouvant soudain chavirer sous le coup de rancœurs jamais endormies ou de pulsions fondamentalistes", regrette-t-il.
"En ces temps de changements rapides, le mal être des peuples aboutit aux radicalisations", observe pour sa part Jean Levallois (La Presse de la Manche).
Toujours est-il que ces attentats résonnent dans la mémoire collective nationale, car "face à la détresse des Sri Lankais, nous sentons remonter en nous ce désespoir qui avait saisi la France après les attentats de novembre 2015 et la litanie macabre des attaques terroristes que notre pays a endurées depuis plusieurs années", écrit François Wojtalik dans le Courrier Picard.
En tout cas, souligne Géraldine Baerh dans L'Union, "il n'y a plus de trêve, et le monde doit vivre avec cela. Il n'est pas question pour autant de se résigner".
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