Samedi soir, à la veille du second tour de la présidentielle ukrainienne que le sortant Petro Porochenko abordait en position très difficile, Ramush Haradinaj lui a souhaité ainsi qu'"à son futur Premier ministre Vovan Lexusov", "la victoire pour mener l'Ukraine vers une intégration euro-atlantique".
Un "Vovan Lexusov" inconnu au sein de la classe politique ukrainienne puisqu'il est une invention des humoristes russes, "Vovan" et "Lexus", habitués de tels canulars téléphoniques, a expliqué l'un d'eux dimanche.
Cité par l'agence russe Ria Novosti, Vladimir Kouznetsov, alias "Vovan", a expliqué que le duo qu'il forme avec Alexei Stoliarov ("Lexus") avait eu "trois conversations téléphoniques avec le Premier ministre kosovar depuis janvier".
"Il n'a pas semblé avoir le moindre doute qu'il parlait au président ukrainien" et "nous lui avons demandé d'affirmer sur Twitter son soutien au président Porochenko", a poursuivi l'humoriste.
"Il est étonnant qu'Haradinaj ne se soit même pas renseigné sur +Vovan Lexusov+ et n'ait supprimé son tweet qu'après avoir appris de médias étrangers qu'il s'était fait piéger", a-t-il dit.
Sollicité par l'AFP, le cabinet de Ramush Haradinaj a indiqué qu'il y aurait "bientôt" une réaction.
"Vovan" a prévenu que les enregistrements des canulars téléphoniques seraient diffusés après le second tour de la présidentielle ukrainienne organisé dimanche.
Selon le site kosovar d'investigation Insajderi, le faux Petro Porochenko aurait fait miroiter à son interlocuteur une reconnaissance du Kosovo par l'Ukraine en cas de victoire.
Kiev ne reconnaît pas plus que la Russie l'indépendance du Kosovo proclamée en 2008. Le véto de Moscou ferme la porte de l'ONU à cette ancienne province de la Serbie, majoritairement peuplée d'Albanais.
"Vovan" et "Lexus" n'en sont pas à leur coup d'essai. Ils ont piégé Elton John, l'ancien chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, ou encore le président bélarusse Alexandre Loukachenko.
Leurs cibles privilégiées sont globalement des adversaires du Kremlin, étrangers ou russes.
En 2016, "Vovan" expliquait vouloir "montrer le visage réel de certains partenaires de la Russie, leur hypocrisie". "Nous faisons uniquement les choses qui sont dans l'intérêt de notre pays", disait de son côté "Lexus".
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