C'est le bon moment pour ouvrir l'œil et se montrer vigilant. Dans les arbres, dans les haies, sous les toitures... Le retour des beaux jours coïncide avec celui des frelons asiatiques, qui sortent de leur torpeur hivernale pour constituer leurs premiers petits nids "primaires" qu'il est urgent de détruire le plus rapidement possible. Et ce même s'ils ne sont pas forcément faciles à repérer pour quelqu'un qui n'en a jamais vu. Souvent à hauteur d'homme, "ils sont aussi grands que des petits ballons de handball", décrit Louis Lair, dirigeant de la société Allô la guêpe, en partie spécialisée dans la destruction de ces nids.
Ne pas intervenir soi-même
En cas de découverte d'un nid primaire, "il ne faut pas intervenir soi-même mais contacter des professionnels formés pour le faire", prévient Camille de Witasse-Thézy, directrice du Service interministériel régional des affaires civiles et économiques de défense et de la protection civile (SIRACEDPC 76). Si le frelon asiatique a provoqué la mort de trois personnes en Normandie l'année dernière, il n'est pas agressif selon Louis Lair : "Contrairement à ce que l'on entend, il n'est pas plus dangereux que les guêpes ou les frelons européens. Il est simplement dangereux quand on s'approche du nid. Il faut relativiser sa dangerosité. Il est surtout dangereux pour le monde apicole car il mange les abeilles."
Légèrement plus petit que son cousin européen, le frelon asiatique a un thorax brun et une seule bande jaune sur l'abdomen. - Illustration
C'est là l'un des principaux enjeux de la lutte contre ce nuisible : la protection des abeilles et de la biodiversité. C'est justement pour cette raison qu'il faut que des professionnels détruisent les nids avec des biocides adaptés, à l'inverse de pièges artisanaux dont les réseaux sociaux peuvent vanter les mérites. "Le problème de ces pièges, c'est qu'ils ne font pas la distinction, signale Camille de Witasse-Thézy. Ils prennent les frelons asiatiques mais aussi les autres insectes, y compris les abeilles que l'on cherche à protéger !"
Des aides pour financer les destructions
Gratuit, le piège artisanal peut s'avérer tentant pour des ménages qui ne veulent pas payer la destruction d'un nid. Un acte qui est à la charge des particuliers quand il se trouve sur un domaine privé. Par exemple, pour la société Allô la guêpe de Louis Lair, il faut compter "entre 89 et 189€, selon la distance depuis Rouen et la hauteur du nid car il ne faut pas forcément les mêmes moyens techniques".
Pas plus gros que des ballons de hand, les nids primaires ne sont pas toujours faciles à repérer. - Allo la guêpe
Pour traiter ce problème, le département de Seine-Maritime a récemment pris deux décisions fortes : financer en partie une plateforme Internet et téléphonique pour conseiller les particuliers, et le déblocage d'une enveloppe pour aider les destructions de nids. "Nous intervenons à hauteur de 30% de la facture, avec un plafond de 30€ par nid", précise la collectivité, qui a débloqué un budget de 75 000€ au profit du Groupement de défense contre les maladies des animaux (GDMA) chargé de répartir cette somme entre les différents dossiers. Certaines communes proposent déjà des aides complémentaires et d'autres y réfléchissent, pour limiter le coût final pour les particuliers et accentuer la chasse au frelon asiatique.
Pratique. Pour toute suspicion de nid de frelon asiatique, contacter la plateforme départementale au 0277645776.
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