Tout d'abord, comment vous vous sentez ?
Ça va très bien. Il y a eu un petit signal d'alerte, car quand on fait ce métier-là, on se néglige trop et ça dure depuis dix ans... Tous les examens sont bons. C'est dû à la fatigue et à l'énervement.
Vous vous êtes fait peur avec ce malaise ?
Oui, car c'est quelque chose d'inhabituel. Je ne trouvais pas mon souffle, j'ai eu une forte pression dans la poitrine... Évidemment qu'on n'est pas serein ! La phase la plus inquiétante elle était sur le terrain, une fois que j'étais pris en charge par le service médical tout s'est bien déroulé.
Vous n'avez donc pas pu assister à la belle réponse de vos joueurs...
La frustration c'est de ne pas avoir assisté à cela jusqu'au bout et d'avoir ce sentiment d'abandon malgré tout. J'ai abandonné mes joueurs. Je n'étais pas très bien, il faut l'avouer, mais je ne voulais pas partir. Je voulais rester avec eux. Mais c'était plus raisonnable de les laisser tranquilles. Ils sont grands, ils ont été capables de se prendre en charge. Maintenant, à rééditer et à confirmer !
Votre staff et vos joueurs semblaient très émus. Ces réactions vous ont touché ?
Quand on fait ce métier, le premier objectif c'est de créer des liens, d'aller fort dans le relationnel. Je savais que j'avais des bons mecs, ils ont prouvé que c'étaient des vrais bons mecs. J'ai été très touché, oui, parce que je me bats au quotidien pour garder cette atmosphère positive dans le vestiaire. Ça prouve qu'on est lié et qu'il y a de belles relations même si je suis très exigeant avec eux.
Pendant trois jours, vous avez dû confier les rênes de l'équipe...
C'est l'avantage d'avoir un staff où l'on se connaît par cœur. J'ai donné les directives et les contenus, eux ils ont mis en place. Il n'y a pas de soucis majeurs, je n'ai pas non plus été absent 15 jours ! J'ai pu me reposer un petit peu. C'est un métier qui demande tellement d'énergie, il faut être à 100% pour être là donc je préférais laisser ça à des gens qui étaient à 100%. Je n'ai pas pu me poser la question dans la mesure où je sais à qui je confiais les rênes.
Si vous avez donné des consignes, cela veut dire que vous n'avez pas coupé complètement ?
Manu Da Costa sans le foot, c'est pas Manu Da Costa ! Le foot c'est ma vie, c'est pour ça que je tiens à préciser que ce n'était pas à cause de la pression. Je vis avec la pression, c'est ce qui me met un moteur dans ma vie. Aujourd'hui, c'est un coup de fatigue, mais je le sentais depuis très longtemps que j'étais fatigué, je l'avais dit et revendiqué. Avec les nerfs qui viennent se greffer à ça... Le foot c'est ma vie, donc je ne peux pas couper, même si j'avais à la maison des coups de martinet quand j'ouvrais l'ordinateur (rires).
C'est votre famille qui vous a demandé de lever le pied ?
C'est capital. Quand je me suis senti mal, j'ai vu ma famille dans ma tête, devant mes yeux. C'est ça qui vous ramène à la réalité de la vie et aux vraies belles choses de la vie. Après, le reste, on peut dire que ce n'est que du foot. Je suis quelqu'un qui fait les choses à 200%, je ne changerai pas parce que j'ai fait un petit malaise. Je l'ai dit, je me relève encore plus fort. Maintenant, à moi d'être plus vigilant pour gérer mon bien-être et mon corps, pour être encore plus pertinent dans mon travail.
Donc vous allez changer de méthode avant la fin de la saison ?
Je vais changer à la fin de l'année. Aujourd'hui, les objectifs ne sont pas atteints. Je ne pense pas à moi, je pense à mon club et à mes joueurs. Il faut qu'on aille chercher ce qu'il nous reste à aller chercher pour préparer sereinement l'avenir, après on verra. On accumule tellement de travail au quotidien... Les gens pensent que c'est simple de distribuer des maillots mais ce n'est pas que ça. Il y a tellement d'exigence que vous vous négligez.
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