Le joueur de 30 ans, fervent chrétien évangéliste, avait suscité un tollé la semaine dernière après la publication d'un message sur son compte Instagram: "Ivrognes, homosexuels, adultères, menteurs, fornicateurs, voleurs, athées, idolâtres, l'Enfer vous attend. Repentez-vous! Seul Jésus peut vous sauver."
"Israel a formellement répondu aujourd'hui (mercredi) en demandant une audition en vertu du Code de conduite, ce qui, dans ces circonstances, était inattendu", a déclaré dans un communiqué la directrice générale de Rugby Australia, Raelene Castle.
Cette audience ne devrait pas se tenir dans l'immédiat en raison de deux jours fériés qui arrivent en Australie, ce qui place la fédération dans une position difficile à cinq mois de la Coupe du monde au Japon.
Rugby Australia avait décidé jeudi dernier de mettre un terme au juteux contrat de quatre ans de son joueur vedette "en l'absence de facteurs atténuants convaincants".
Le sélectionneur des Wallabies Michael Cheika a déclaré qu'il ne retiendrait pas Folau, pourtant meilleur marqueur d'essais du Super Rugby avec les Waratahs, alors que se profile la Coupe du monde au Japon (20 septembre-2 novembre).
La nouvelle diatribe de Folau avait été qualifiés de "vraiment décevants" par le patron de la compagnie aérienne australienne Qantas, sponsor des Wallabies, qui milite ouvertement pour les droits des homosexuels.
Aucun regret
Raelene Castle a reconnu mercredi que la requête de Folau n'était pas "inattendue" alors que le Daily Telegraph rapportait mercredi que le contrat du joueur ne comportait aucune clause spécifique relative à l'utilisation des réseaux sociaux.
Folau a saisi un jury indépendant constitué de trois membres qui peut ne pas le déclarer coupable d'une infraction au code de conduite des joueurs professionnels. Ou bien décider d'une suspension, ce qui pourrait lui permettre de revenir sur les terrains.
"Au final, c'est soit Israel Folau ou Raelene Castle qui restera", a glissé à une chaîne de télévision l'ancien deuxième ligne des Wallabies Peter FitzSimons, connu pour être un fervent opposant à Castle.
Interrogé par le Sydney Morning Herald qui lui demandait s'il regrettait ses propos, Folau avait répondu dimanche: "Absolument pas. Je vais m'en tenir à ce que dit la Bible. Je le partage avec amour. Je peux voir le revers de la médaille avec des réactions totalement opposées à ce que j'ai exprimé".
"Je crois en un Dieu qui contrôle toutes choses. Quelle que soit sa volonté, que ce soit de continuer à jouer ou non, je serai plus qu'heureux de faire ce qu'il veut que je fasse (...) S'il ne veut pas que je continue à jouer, qu'il en soit ainsi", a ajouté le joueur aux 73 sélections.
Même le rugby à XIII, où Folau a débuté sa carrière, lui a tourné le dos. A l'image de stars de cette discipline comme James Graham: "Je ne vois vraiment pas comment il (Folau) pourrait être autorisé à jouer en Rugby League", a déclaré Graham, regrettant l'absence même d'excuses.
Folau s'était déjà opposé à la légalisation du mariage homosexuel dans son pays, adoptée fin 2017 par le Parlement, avant d'affirmer en avril 2018 que l'Enfer attendait les homosexuels à moins qu'ils ne se repentent de leurs péchés.
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