Le gouvernement doit publier ses pronostics trimestriels à 09h00 GMT, lors d'une traditionnelle conférence de presse. Selon les médias allemands, Berlin table désormais sur un Produit intérieur brut en augmentation de 0,5% cette année, loin des 1,0% encore attendus pour 2019 en janvier.
Comme ses voisins, l'Allemagne pâtit en premier lieu du coup de froid mondial. Les investisseurs s'enfoncent dans l'attentisme faute de certitudes sur l'issue du Brexit. Ils attendent aussi la fin du chambardement commercial initié par le président américain Donald Trump.
A domicile, malgré une solide demande intérieure qui porte désormais la croissance, l'Allemagne ne peut attendre aucun rebond vigoureux, notamment parce que la sécheresse de 2018 et l'entrée en vigueur de nouvelles normes européennes antipollution ont respectivement frappé les secteurs de la chimie et de l'automobile.
Mais en toile de fond, l'Allemagne est aussi rattrapée par ses vieux démons: sa main d'œuvre vieillissante et son sous-investissement chronique dans les infrastructures ou l'innovation qui creuse son retard technologique et menace son attractivité.
Le Fonds monétaire international (FMI), qui redoute que le coup de froid allemand ne contamine durablement le reste de la zone euro, presse de plus en plus explicitement Berlin d'initier un plan de relance, dont l'Allemagne, en excédent budgétaire record, a les moyens.
Signal d'alarme
Mais le gouvernement allemand se refuse de tirer le signal d'alarme.
"Nous ne sommes pas en récession, notre croissance ralentit", a martelé la semaine dernière le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, lors d'une réunion des pays du G20 à Washington.
La première économie européenne a certes échappé de justesse à la récession technique, mais sa décennie dorée post-crise de 2008 est terminée: la hausse du PIB allemand est passée de 2,2% en 2017 à 1,5% en 2018.
Le 0,5% de croissance désormais attendu pour 2019 suit aussi le net abaissement du pronostic du FMI, qui n'attend plus que 0,8% de hausse du PIB allemand (-0,5 point).
"Nous avons déjà fait ce qu'on nous a demandé de faire", s'est défendu M. Scholz à Washington.
"Nous avons une vaste stratégie d'investissement", a-t-il assuré. "L'investissement public s'accroît bien plus que dans les années passées", a-t-il poursuivi, citant une hausse des investissements dans les infrastructures, l'éducation, l'économie numérique et la transition énergétique.
De son côté, le ministre de l'Economie, Peter Altmaier (CDU), reconnaît depuis janvier que le coup de froid ne sera pas passager et semble vouloir que son homologue social-démocrate Olaf Scholz mette en place des mesures de relance plus franches.
Peter Altmaier entend ainsi présenter "au premier semestre" un projet de "crédit impôt recherche" pour les entreprises, destiné à la fois à soutenir l'innovation et à répondre à la concurrence fiscale étrangère.
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