C'est un rapport qui tire la sonnette d'alarme. Mardi 16 avril 2019, l'association de défense de l'environnement Générations Futures a publié un état des lieux de la pollution aux pesticides dans les eaux de surface en France. Dans ce rapport, les départements du Calvados, de la Manche et de Seine-Maritime font partie des plus touchés par ses pollutions.
La carte des départements français les plus touchés. - Générations Futures
90 pesticides différents dans les eaux du Calvados
En France, les trois départements où l'on trouve le plus de pesticides différents sont normands. Dans le Calvados, on trouve pas moins de 90 molécules chimiques différentes dans les rivières et les lacs de la région : Glyphosate, Métolachlore, Atrazine font partie des substances les plus présentes dans les eaux de surface de la région. Dans ce triste classement, arrive en seconde position la Manche, avec 87 pesticides différents détectés et la Seine-Maritime avec ses 85 molécules chimiques dans les rivières du département.
Théoriquement, ces pesticides ne sont pas censés se retrouver dans l'eau du robinet. Grâce à des filtres à charbon sophistiqués et une analyse quotidienne à la sortie des usines de traitement, le risque tend à être écarté.
Mais dans les eaux des rivières, ces pesticides peuvent avoir un impact bien réel sur les poissons et autres êtres vivants : "La plupart de ces molécules sont classées comme perturbateurs endocriniens avérés ou probables", explique François Veillerette, un des responsables de l'étude à Générations Futures. Ces substances chimiques perturbent le système hormonal des organismes qui les ingèrent. "Cela peut impacter la reproduction ou la formation des organes génitaux des poissons par exemple", ajoute-t-il.
Agriculture à grande échelle
Pour l'association, c'est surtout le secteur de l'agriculture qui a une part de responsabilité importante dans ces résultats alarmants : "On retrouve les taux les plus importants dans les régions les plus enclines à une agriculture intensive" indique François Veillerette.
Pour l'association, il est grand temps d'agir. Elle demande notamment au gouvernement d'interdire la mise sur le marché les pesticides perturbateurs endocriniens avérés et suspectés.
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Au vu de ces résultats, une question se pose : que font la région, les départements, les représentants de la filière agricole (en 1er lieu les FDSEA) pour limiter l'usage de ces poisons et inciter à la conversion la bio ou à une agriculture raisonnée ?
Comment peut-on continuer à empoisonner les agriculteurs, les rivières, les sols, les nappes phréatiques en toute impunité ?
La question se pose d'autant plus que d'autres départements français où l'agriculture est plus intensive (on peut penser à la Beauce ou aux plaines d'Alsace) sont moins pollués par l'industrie phyto-sanitaire !
A quand le grand procès des pesticides ? Il semble qu'il faudra malheureusement en venir là pour faire prendre conscience à la filière et aux responsables locaux de leur responsabilité dans l'empoisonnement des eaux, des sols...