A 20H00, le chef de l'Etat apparaîtra sur les écrans de télévision pour une "adresse aux Français" durant laquelle il annoncera "les chantiers d'action prioritaires et les premières mesures concrètes", a fait savoir l'Elysée.
"Lundi, à 20H00, je vous réponds", a-t-il assuré dans une courte vidéo postée dimanche soir avec des images de ses échanges durant le grand débat.
L'intervention de lundi soir sera également suivie à l'international, où Emmanuel Macron joue gros face aux défis comme le Brexit, les élections européennes du 26 mai ou encore l'ouverture de négociations commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis.
Mais ce n'est pas tout. Mercredi, il "fera de nouvelles annonces", "expliquera et détaillera" ses grands chantiers, au cours d'une conférence de presse dans la salle des fêtes de l'Elysée dont l'heure n'est pas encore fixée. Sa toute première en France depuis le début de son quinquennat en mai 2017.
Comme cet amateur de théâtre aime à le faire, le chef de l'Etat entretient le suspense depuis des semaines sur cette intervention, aidé par son entourage qui reste bouche cousue.
Seul indice distillé dimanche, des "changements en profondeur vont être lancés" pour marquer "un nouvel acte". Certains promettent même "des surprises" pour lundi. Mais "les annonces se feront dans la durée? il ne faut pas tout attendre" de l'allocution de lundi, tempèrent-ils.
Emmanuel Macron avait usé du même suspense le 10 décembre, ne prévenant qu'au dernier moment une poignée de collaborateurs de son plan de 10 milliards d'euros pour calmer la colère sociale. Ses ministres l'avaient découvert à la télévision.
"Petites retraites"
Cette fois, à 24 heures de sa prise de parole, "les annonces sont prêtes", assure son entourage. Et il en a informé à l'avance son gouvernement en recevant dimanche soir d'abord son Premier ministre Edouard Philippe puis ses principaux ministres.
Les chefs de file des députés LREM à l'Assemblée et au Sénat, Gilles le Gendre et François Patriat, le patron du parti Stanislas Guerini et Marielle de Sarnez (Modem) étaient également présents mais pas François Bayrou et le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, consultés durant le week-end, selon une source proche du gouvernement.
Le goût du mystère du président a accru les expectatives, au risque de décevoir. La sortie du grand débat "va durer longtemps" et "ne se fera pas en trois annonces", avait-il d'ailleurs prévenu fin mars.
Parmi les multiples mesures évoquées durant le grand débat, lesquelles le président a-t-il retenu in fine? Il en a seulement exclues certaines d'avance, comme le retour de l'ISF dont la suppression lui a valu d'être taxé de "président des riches".
Selon un sondage Ifop publié par le JDD, 88% des Français veulent réindexer les petites retraites sur l'inflation, 87% obliger les médecins à s'installer dans les déserts médicaux, 82% une baisse générale de l'impôt sur le revenu et 80% supprimer la redevance télévision.
"Citoyens en culotte courte"
Lundi matin, Valérie Pécresse, cheffe de file du mouvement Libres! au sein de LR, a réclamé "une inflexion très forte, très puissante, de la ligne politique vers moins d'impôts, donc moins de dépenses, et un combat radical contre les violences qui marquent aujourd'hui notre pays".
Yannick Jadot, tête de liste EELV pour les européennes, espère quant à lui "une bonne surprise" car "on a besoin de réconcilier les Français".
Le député LFI Alexis Corbière juge "intolérable" que les François soient réduits à "des espèces de citoyens en culotte courte qui attendent que sa majesté s'exprime".
Comme d'autres, Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, voit d'abord une "opération de com'" et met en garde contre l'"effet dévastateur" en cas de déception des Français.
Des sondages ont montré que les "gilets jaunes" - qui se sont déjà donné rendez-vous pour un 23e samedi de mobilisation à Paris - comme une majorité de Français, ne s'attendent à des annonces "cosmétiques" qui ne résoudront pas la crise de leur pouvoir d'achat.
"Ne jouez pas l'illusionniste", met en garde l'une des figures du mouvement Ingrid Levavasseur, dans une lettre au président qu'elle appelle à mieux redistribuer les richesses et les services publics. Selon elle, "ce n'est pas la charité, c'est l'investissement dont le pays a besoin".
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