A 19 ans, la jeune Martiniquaise est la première gymnaste tricolore de l'histoire triple championne d'Europe (hommes et femmes confondus). Vendredi, elle était devenue la deuxième Française couronnée dans l'exercice le plus complet sur la scène continentale, quatorze ans après Marine Debauve. Dimanche, elle a conservé l'or conquis l'été dernier à Glasgow (avec 13,833 points), non sans y ajouter une heure plus tôt une médaille d'argent à la poutre (13,466).
Le tout après être passée à un doigt d'une opération de son annulaire de la main gauche, blessé mi-janvier lors d'un entraînement aux barres asymétriques, et qui a longtemps menacé sa participation au concours général.
Elle-même s'y perd à l'heure des comptes. Quand, à peine descendue du podium, on lui demande ce que lui inspire le fait d'être la première gymnaste française trois fois médaillée d'or européenne, elle interrompt: "Vous voulez dire double ?". Avant de se reprendre: "Ah oui, triple, c'est vrai !"
"Ca représente beaucoup, tout le travail que j'ai pu faire aux entraînements, tout l'acharnement que j'ai pu y mettre aussi", déclare De Jesus Dos Santos à l'AFP, "fière de rentrer dans l'histoire de la gym française".
"Ca fait du bien au moral, ça me donne envie de travailler encore plus pour aller chercher d'autres médailles", ajoute-t-elle.
"DJDS" veut une médaille mondiale
Celle qui, revenue d'une rupture des ligaments croisés d'un genou en 2015, s'était distinguée dès ses premiers Championnats d'Europe il y a deux ans en montant sur la troisième marche du podium du concours général, est désormais à la tête d'une collection de cinq médailles continentales.
Son palmarès, plus que jamais, fait d'elle la figure de proue de la génération 2000 qui redonne des couleurs à la gym féminine tricolore depuis quelques années.
Au total, les Bleues ont raflé cinq médailles sur les agrès polonais : il faut ajouter aux trois récompenses amassées par "DJDS" l'argent remporté par Coline Devillard au saut, et le bronze obtenu par Lorette Charpy, leur cadette d'un an, à la poutre.
Avec l'argent décroché aux arçons par le trentenaire Cyril Tommasone, pilier des Bleus avec le spécialiste des anneaux Samir Aït Saïd, la gym française égale, en quantité, son abondante moisson européenne de 2005. A l'époque toutefois, elle s'était offert trois titres. Ca dépasse en tout cas l'objectif fédéral fixé à quatre médailles (deux côté dames et deux côté messieurs). Prometteur à six mois des Mondiaux-2019, début octobre (4-13) à Stuttgart (Allemagne), où seront délivrés le gros des sésames pour les JO-2020.
De Jesus Dos Santos, elle, a assurément de la suite dans les idées. Son prochain objectif ? "Une médaille mondiale", "de n'importe quelle couleur", mais dès cet automne, lance-t-elle sans hésiter. Peut-être pas au concours général, dont elle s'est classée cinquième (en l'absence de la reine Biles) et sixième des deux dernières éditions des Championnats du monde, en 2017 et 2018. "Je travaille pour mais c'est une médaille difficile à avoir", estime-t-elle. Plutôt au sol, cet agrès qu'elle a su apprivoiser.
La gymnastique française n'est plus montée sur un podium mondial depuis cinq ans, quand Tommasone avait obtenu le bronze aux arçons.
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