L'Elysée n'a dévoilé ni le jour ni le format que prendront ces annonces. Seule certitude, la prise de parole d'Emmanuel Macron, qui a dit vouloir lancer son "Acte 2", interviendra "en début de semaine", a assuré à l'AFP son entourage.
Sur le fond, le président se prépare d'arrache-pied entouré, entre autres, de ses conseillers les plus proches, le secrétaire général Alexis Kohler, le Premier ministre, et en consultant des poids lourds de la majorité comme le président du MoDem François Bayrou ou le président LREM de l'Assemblée nationale Richard Ferrand.
Parmi les pistes évoquées figurent une baisse de l'impôt sur le revenu avec l'éventuelle mise en place de nouvelles tranches pour le rendre plus progressif, la réindexation des "petites retraites" sur l'inflation. Des mesures plébiscitées respectivement par 82% et 88% des Français, selon un sondage Ifop publié dimanche par le JDD, portant sur neuf pistes parmi des dizaines évoquées pendant le grand débat.
Selon cette enquête, une large majorité de Français (87%) jugent nécessaires d'obliger les médecins à s'installer dans les déserts médicaux. Plus de trois sur quatre sont favorables à "un assouplissement des conditions permettant aux citoyens de proposer des référendums" (76%) et 72% se prononcent pour "une allocation unique en direction des plus démunis qui fusionnerait toutes les aides sociales existantes". En revanche, 54% sont contre la suppression de l'ENA.
Egalement sur la table : la prise en compte du vote blanc, la suppression des avantages des anciens présidents, Premiers ministres et ministres, la création de conseillers territoriaux - réforme proposée par Nicolas Sarkozy -, l'amélioration du paiement de la pension alimentaire aux mères célibataires. Ou encore des aménagements pour la limitation à 80km/h.
"La réponse sera massive", a assuré vendredi Stéphane Séjourné, directeur de la campagne de LREM pour les européennes. Des décisions "puissantes et concrètes", selon le Premier ministre Edouard Philippe avec "des grands chantiers" sur le plus long terme.
- "Pas de seconde chance" -
Mais les oppositions en doutent. La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, dont la liste aux européennes talonne celle de LREM, s'attend "à quelques modifications minimes, anecdotiques" que M. Macron "présentera à grands coups de trompettes".
Sur RTL/LeFigaro/LCI, Mme Le Pen a de nouveau défendu "une dissolution" l'Assemblée nationale et la mise en place d'un système de "proportionnelle avec une prime au parti arrivé en tête".
"S'il y a un tournant à prendre (...) c'est une baisse durable des impôts pour tous les Français", a pour sa part plaidé dimanche le patron des Républicains, Laurent Wauquiez, sur BFMTV.
"Si Emmanuel Macron veut sortir son quinquennat de la paralysie (...) il doit opérer un triple tournant : fiscal, social et territorial", affirme de son côté le président LR de l'association des maires de France (AMF), François Baroin.
A gauche, Raphaël Glucksmann, tête de liste PS/Place publique aux Européennes, interrogé sur Europe1/CNews/LesEchos, juge que la priorité c'est de "mettre fin à l'injustice fiscale (...) soit en rétablissant l'ISF, soit en établissant une nouvelle tranche d'imposition sur les plus hauts revenus".
Il faut "un grand plan de transformation écologique" avec une meilleure justice sociale, a considéré sur BFMTV la porte-parole d'EELV, Sandra Regol.
"L'urgence de la baisse des dépenses publiques et des impôts" ne peuvent être "la principale leçon à tirer de cinq mois d'occupation des ronds-points, de marches pour le climat sans précédents et de quatre mois de grand débat", préviennent également 16 personnalités dont l'ex-ministre Nicolas Hulot ou Christophe Robert (Fondation Abbé Pierre), dans une tribune publiée dimanche dans le JDD.
Selon eux, l'urgence est entre autres à l'investissement "dans la transition écologique, solidaire et territoriale", avec des transports "moins polluants".
Dans tous les cas, Emmanuel Macron "n'aura pas de seconde chance", prévient le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), convaincu que "les réponses ne pourront pas être uniquement cosmétiques ou purement institutionnelles".
Les "gilets jaunes" se sont, eux, déjà donné rendez-vous à Paris pour un 23e samedi de manifestation.
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