Un sacre chez son dauphin aurait de l'allure pour le club parisien et permettrait surtout d'enfin digérer l'élimination prématurée en Ligue des champions contre Manchester United en 8e de finale: une nouvelle désillusion européenne qui a comme anesthésié le club et ses supporters depuis un mois.
Ce choc face aux Lillois, aussi séduisants qu'inattendus à la deuxième place de Ligue 1, a tout de l'affiche de gala, à défaut d'avoir la saveur d'un couronnement au Parc des Princes où les Strasbourgeois -- cailloux dans les crampons du PSG depuis deux ans -- ont gâché la fête (2-2) il y a une semaine, bien aidés par un raté monumental d'Eric-Maxim Choupo-Moting.
Mais les Dogues, avec leurs flèches Nicolas Pépé et Jonathan Bamba, n'ont pas le profil de faire-valoir. "A mon avis, c'est l'une des meilleures équipes d'Europe pour les contre-attaques", salue l'entraîneur parisien Thomas Tuchel, encensant une équipe qui "fait preuve de vitesse, d'énergie, de talent".
Des qualités qu'incarne parfaitement Nicolas Pépé, le leader d'attaque du Losc qui a empilé 18 buts et 11 passes décisives en 31 matches de Ligue 1 cette saison.
Pépé scruté
"Il est décisif, il a beaucoup de qualités", loue Tuchel. "Il est toujours déterminé vers le but, très très dangereux. C'est un joueur pour faire de grandes choses".
Convoité par les plus grands clubs européens, l'attaquant ivoirien tient contre le PSG une occasion de démontrer ses qualités face à un adversaire de marque.
"Nicolas (Pépé) sait, comme d'autres (joueurs), l'importance de l'image que l'on peut renvoyer sur ce genre de match", a reconnu le technicien Lillois Christophe Galtier. "Il y aura beaucoup d'observateurs. Le match sera retransmis partout en Europe."
Une prestation de haut vol dimanche facilitera sans doute sa vente dont le directeur sportif lillois Luis Campos espère au moins 80 millions d'euros.
Une somme qui soulagerait les finances du Losc, dont la masse salariale est toujours encadrée par le gendarme financier du foot français après une saison 2018 cauchemardesque, terminée à la 17e place.
Un an plus tard, le ciel s'est dégagé dans le Nord et les Dogues paraissent bien accrochés à la deuxième marche du podium avec cinq points d'avance sur Lyon.
En cas de performance face au Paris SG, les joueurs de Christophe Galtier pourraient même creuser l'écart sur leurs poursuivants lyonnais qui ont laissé filer de précieux points samedi à Nantes, où une défaite 2-1 a poussé leur entraîneur Bruno Genesio à annoncer son départ en fin de saison.
"Il serait intéressant de prendre un point, voire trois, pour avoir un certain écart avec les concurrents", a confirmé Galtier qui "ne veut donner aucun espoir à ceux qui sont derrière".
Neymar encore juste, le PSG décimé
"La Ligue des champions ? Non, ce n'est pas encore fait. Du tout. Il reste encore sept matches", a renchéri le président lillois Gérard Lopez, dimanche au micro de TF1. "Cela sera fait quand comptablement on aura assez de points d'avance pour la garder."
"D'abord, on joue le PSG, donc ça serait sympa de faire quelque chose", a-t-il ajouté, alors qu'à l'aller ses joueurs, frileux et méconnaissables, avaient été battus 2-1.
Neymar, buteur et passeur ce soir-là, sera absent cette fois, toujours pas remis de sa blessure au pied droit. Comme l'autre blessé de longue durée du PSG, Edinson Cavani.
Marquinhos est forfait lui aussi et le club parisien pourrait bien se présenter à Lille décimé puisque Angel Di Maria, Moussa Diaby, Eric-Maxim Choupo-Moting et Thilo Kehrer sont incertains.
Pour faire la différence, Tuchel pourra compter sur son prodige Kylian Mbappé, qu'il avait préféré faire souffler au coup d'envoi contre Strasbourg.
Il s'appuiera aussi sur Marco Verratti au milieu de terrain: le "Petit hibou" italien, souvent raillé pour son incapacité à frapper, s'est découvert une vocation de buteur en marquant deux fois sur ses quatre derniers matches avec le PSG et en sélection nationale.
"Pour Marco, quand il dit qu'il se met à frapper, ce n'est qu'une ou deux fois (dans la saison)", a décrypté l'Allemand hilare en conférence de presse. "On a un petit pari entre Marco et moi, j'espère vraiment que je vais le perdre mais je ne peux pas vous dire, c'est entre nous. Mais j'espère que je perdrai...", a lancé Tuchel.
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