Cette fois, c'est le défenseur et capitaine français d'Amiens, Prince Gouano, qui a été victime à Dijon d'"insultes racistes" condamnées dans la foulée par la Ligue de football professionnel (LFP), qui a assuré le soir-même qu'elle allait "étudier les suites judiciaires à donner" à ces faits.
"Dès ce soir, le club de Dijon a identifié l'auteur des insultes racistes qui a ensuite été interpellé", a ajouté la LFP dans son communiqué, tandis que la commission de discipline "se saisira du dossier" mercredi.
Vendredi soir, après 77 minutes de jeu, Prince Gouano a commencé à quitter le terrain en lançant vers son banc de touche: "C'est fini on joue plus, je ramène mes coéquipiers, on rentre dans le vestiaire".
Les joueurs se sont alors arrêtés de jouer et certains, dont Prince Gouano, sont allés parler aux supporters dijonnais avant de revenir sur le terrain.
A l'issue de plusieurs minutes de flottement et une discussion entre les entraîneurs des deux équipes, Antoine Kombouaré et Christophe Pélissier avec l'arbitre du match Karim Abed, ce dernier a demandé au speaker du stade: "Faites bien passer le message, si ça reproduit on arrête".
"On est au XXIe siècle, c'est inadmissible. C'est pourquoi j'ai voulu marquer le coup en demandant d'arrêter le match. On est tous égaux, on est tous des êtres humains", a déclaré Prince Gouano au micro de beIN Sports dès la fin du match.
Avant de développer devant la presse: "J'ai entendu des bruitages de singe (...). Je me suis retourné et effectivement il y avait un monsieur qui regardait dans ma direction et qui continuait".
Cris de singe et "poseur de bombes"
Réagissant à cet incident, l'entraîneur d'Amiens Christophe Pélissier a dit espérer des sanctions "contre la personne qui a fait ça".
Le président de Dijon Olivier Delcourt a précisé que le club allait porter plainte "contre l'individu qui a fait cette chose inadmissible". "Ce qui est arrivé est très grave", a-t-il insisté.
De son côté, le coach dijonnais Antoine Kombouaré a également appelé de ses voeux des sanctions contre l'"idiot qui a fait ça". "Il va falloir trouver des solutions, prendre des mesures car ce n'est plus admissible", a ajouté le technicien originaire de Nouvelle-Calédonie, à qui "cela rappelle de mauvais souvenirs".
En l'espace de dix jours, les incidents racistes, bien ancrés dans les stades de football de longue date, ont assombri de nombreuses rencontres en Europe.
La veille de Dijon-Amiens, les équipes anglaises de Liverpool et Chelsea avaient déjà condamné les propos tenus jeudi par plusieurs supporters qui avaient entonné un chant dans lequel la superstar égyptienne des Reds, Mohamed Salah, était qualifié de "poseur de bombes".
La vidéo avait largement circulé sur les réseaux sociaux avant que Chelsea n'affronte le Slavia Prague en Ligue Europa. Trois personnes identifiées sur la vidéo ont vu leur accès au stade refusé.
La semaine dernière, le champion du monde français Blaise Matuidi et le jeune international italien Moise Kean ont été la cible de cris de singe lors de la victoire de la Juventus Turin à Cagliari.
Les deux joueurs noirs avaient fini le match excédés par les cris descendus des tribunes, et la situation, récurrente dans le pays, a provoqué une nouvelle introspection en Italie.
Bientôt en France aussi ?
cor-sha-clv-yk/dif
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