Le musée des Beaux-arts de Rouen (Seine-Maritime) confronte des œuvres de Calder, Braque et Miro à l'occasion d'une exposition dédiée à Varengeville où Braque s'installera dans les années 30 et où il accueillera souvent ses amis. Joanne Snrech co-commissaire de l'exposition nous en parle :
Quelle est l'originalité de cette exposition ?
"C'est la première fois que Varengeville est étudié sous cet angle. On sait bien sûr que Braque y a travaillé, il y a d'ailleurs vécu pendant plus de 30 ans, mais cette exposition met l'accent sur les œuvres qui ont été créées à Varengeville. Ce village de bord de mer fut aussi un lieu de rendez-vous où Calder a échangé avec Miro et Braque grâce à l'intermédiaire de l'architecte Paul Nelson, qui fut le premier à s'installer à Varengeville. Ce ne sont pas les œuvres les plus connues de ces artistes que nous découvrirons dans cette exposition mais celles qui sont en lien avec ce village de Normandie. Cette exposition nous présente aussi des documents inédits en particulier des photographies prises dans un cadre intime, qui attestent de la relation amicale qui s'est noué entre ces artistes et évoquent aussi le mode de vie à Varengeville."
Comment avez-vous composé le corpus ?
"Cette exposition présente 120 œuvres : des peintures, des sculptures mais aussi des documents d'archives inédits. Notre fil rouge reste Braque : c'est lui qui a le plus travaillé à Varengeville de 1930 à sa mort en 1963. Cela nous permet d'établir un corpus sur 30 ans et de comprendre l'évolution de sa pratique artistique. Il est surprenant par exemple de voir que lorsqu'il arrive à Varengeville il traite du paysage comme s'il s'agissait d'une nature morte en s'ouvrant véritablement à de nouveaux champs d'expérimentation et qu'à la fin de sa vie il revient à Varengeville au thème du paysage faisant usage d'une technique plus conventionnelle, réduisant le paysage à des bandes de peintures horizontales."
Quelles sont les pièces les plus remarquables ?
"Notre fond propre est assez restreint au musée des Beaux-arts de Rouen, mais nous avons tout de même les études préparatoires aux vitraux de Varengeville dont le musée s'est porté acquéreur il y a un an. Nous bénéficions surtout de nombreux prêts du fond Calder, de la fondation MAEGHT et du centre Georges Pompidou. Nous sommes très fiers d'accueillir des plâtres gravés de Braque très rarement présentés au public et nous illustrons abondamment sa production de 1939-40 inspiré de l'antiquité. Il s'agit d'une pratique qui s'est développée chez l'artiste sur une très courte période et qui reste encore méconnue. Quant à Calder nous présentons des œuvres tout à fait inédites issues de fonds privés qui n'ont été montrées ni dans des expositions ni dans des catalogues raisonnés, notamment un portrait en fil de fer dont Calder avait fait cadeau à Braque et qu'il conservait précieusement suspendu à un clou dans son atelier."
Jusqu'au 2 septembre 2019 au Musée des Beaux-arts de Rouen. 6 à 9€. Tél. 02 35 71 28 40
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