Le gouvernement et le CICR se sont mis d'accord pour "travailler avec les agences de l'ONU pour apporter toute l'aide humanitaire qu'il est possible d'apporter" au Venezuela, a déclaré le chef de l'Etat dans une allocution télévisée.
Nicolas Maduro, qui nie que la situation actuelle du Venezuela puisse être qualifiée de crise humanitaire, a estimé que cette coopération devrait être mise en oeuvre "sans politisation grotesque", dans la "légalité et le respect".
Le chef de l'Etat a fait cette annonce à l'issue d'une visite de plusieurs jours au Venezuela d'une délégation du CICR conduite par le président de cette organisation, Peter Maurer, avec lequel le président Maduro s'est entretenu mardi.
Le 23 février, les partisans du chef de file de l'opposition Juan Guaido, reconnu comme président intérimaire par plus de 50 pays sur 193, dont les Etats-Unis, ont tenté de faire entrer plusieurs tonnes d'aide humanitaire stockées aux portes du Venezuela, en Colombie, au Brésil et sur l'île néerlandaise de Curaçao.
Les camions chargés de produits de première nécessité, envoyés essentiellement des Etats-Unis, ont dû rebrousser chemin face au blocage frontalier ordonné par le gouvernement. Sept personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées dans des heurts.
Le président Maduro avait alors dénoncé l'opération comme un prétexte en vue d'une intervention militaire.
Le Venezuela a déjà reçu "diverses marques de solidarité, du soutien et de l'aide humanitaire" de la part de l'Inde, de la Chine, de la Russie et de la Turquie, a rappelé M. Maduro, en citant trois de ses alliés.
Selon l'ONU, près d'un quart des 30 millions de Vénézuéliens ont besoin d'une aide urgente. D'après un rapport de l'organisation mondiale, quelque 3,7 millions d'entre eux souffrent de malnutrition, et au moins 22% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique.
Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, le CICR s'était déclaré "préoccupé par le grave impact que la situation actuelle a sur les Vénézuéliens, particulièrement sur ceux qui n'ont pas accès aux services de base".
Le Venezuela souffre de pénuries de produits alimentaires et de médicaments. Le gouvernement, principal importateur, est en manque de liquidités en raison de l'effondrement de la production pétrolière (96% des ressources du pays) et de son éviction des marchés financiers par des sanctions de Washington.
Caracas rend les sanctions américaines responsables des problèmes d'approvisionnement du Venezuela. Juan Guaido attribue ces problèmes à la corruption et à l'incurie du gouvernement.
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